• Episode 3 : Au cœur de Kyoto, culture, histoire et vie quotidienne

    Nous allons maintenant vous conter des histoires de temples, de sanctuaires, de châteaux et de quartiers perdus ou non de Kyoto... Vous l'attendiez et le voici ! Nous débutons le troisième volet consacré à cette ville dans les règles de l'art d'une reconstitution de séjour. Partons dans les dédales d'une ancienne capitale, sur les traces de la culture et de l'histoire nippone pour en découvrir encore et toujours plus !

    C'est reparti pour un tour !  du 10 juillet au 31 juillet 2015

    Kiyomizu dera - don't jump !Nijojo vue de l'extérieurKenninji dieux du tonnerre et du vent paraventquartier d'Arashiyama

    Pour commencer cette nouvelle journée, reprenons le cours de notre plongée historique. Dans les carnets du Japon #2, je vous parlais de la période du Shogunat des Tokugawa, qui commençait après la bataille de Sekigahara; eh bien, la majeure partie des châteaux au Japon dont Himeji [姫路市], le plus connu et celui de Momoyama [伏見城] dont nous avons déjà parlé sont des "restes" de cette époque. Les châteaux appartenaient à de grandes familles de seigneurs de guerre (daimyo) dont dépendaient les armées de samouraïs. A Kyoto, on trouve même le palais du Shogun de l'ère d'Edo (江戸時代, Edo jidai), le chef de file de tous ces seigneurs qui prit en charge les rênes du pays à la place de l'empereur durant cette longue période. C'est un incontournable de la ville : j'ai nommé... le Nijo-jo [二条城]. Les travaux commencent en 1603, lancés par Tokugawa Ieyasu lui même, premier Shogun de sa lignée, au tout début de la nouvelle ère qu'il créé et s'annonce sous le signe de la paix. Il faut attendre 23 ans plus tard, pour que son petit fils Tokugawa Iemitsu [徳川 家光] (1604-1651) l'achève le château hein pas le Shogun... en lui ajoutant une pagode (sorte de donjon) de cinq étages. Afin de le défendre au mieux, même s'il ne sera jamais attaqué bien évidemment, nous sommes tout juste sortis des royaumes combattants et du dernier conflit de Sekigahara, rappelons nous, le château est divisé en trois espaces différents. En partant du centre, nous trouvons en premier le Honmaru [本丸] (le cercle de défense principal) percé de deux portes seulement, puis le Ninomaru [二の丸] (le cercle de défense secondaire) possédant lui trois portes (nord, est et ouest) et enfin les jardins entourés par des murailles, larges et hauts murs composés de pierres immenses et des douves remplies d'eau. Si les termes techniques nous semblent familiers, l'architecture y est très typique orientale et n'a rien à voir avec la vision occidentale d'un château fort. Passons la magnifique porte de style chinois, Karamon [唐門], comme son nom l'indique (Kara [唐] = chinois - Mon [門] = porte), qui permet de pénétrer le second cercle défensif. Nous évoluons ensuite au cœur des bâtiments, et rejoignons le palais Ninomaru [二の丸], célèbre pour son parquet "rossignol", qui chante sous le poids des visiteurs, permettant d'alerter les habitants de l'arrivée d'un ennemi potentiel. En parcourant les salles recouvertes de tatamis, nous découvrons les différentes peintures décoratives d'époque, très codifiées. Certains motifs sont exclusivement réservés aux rangs de la noblesse, comme les ornements de cerisiers et d'autres aux féaux du seigneurs comme les pins par exemple. La salle de réception est dotée d'une forme très particulière, le Shogun se trouvant surélevé par rapport aux autres invités, afin de marquer son rang, est également placé sous un plafond rehaussé, creusant comme une niche. Pour terminer la visite, faisons un tour au jardin, nommé Seiryū-en [清流園] qui, quant-à-lui, comporte deux charmants pavillons de thé, faisant face à un étang bordé d'arrangement de pierre, ainsi qu'une collection complète d'essences d'arbres variées, le tout de construction beaucoup plus récente (XXème siècle). Autres événements à noter, après la chute d'Edo en 1867 (le 14ème Shogun de la lignée rendra le pouvoir à l'empereur lançant le début de la restauration de l'ère Meiji), le site servira de résidence impériale avant de revenir aux mains de la ville de Kyoto (en 1939) et d'être classé à l'Unesco (1994) après des travaux de restaurations.

    Pour nous cette visite s'est ponctuée d'anecdotes plus ou moins marquantes dont le running gag du "Nijojo maudit" qui nous a fait dire la veille au soir de LA visite "Demain, peu importe ce qui se passe, à nos risques et périls, et par la force s'il le faut, quitte à l'attaquer, on entrera dans ce château !" La première date souhaitée s'étant soldée par un "Désolé, on est fermé aujourd'hui !" la deuxième par "Désolé on n'accepte que le liquide (cash only vous ne savez pas lire ?) Et non... Désolé ce n'est pas de notre ressort, ni notre problème si les banques sont soit fermées soit ne disposent pas de distributeurs ATM internationaux..." et jamais deux sans trois "Désolé on a évité le typhon mais la pluie diluvienne n'était pas en option elle..." c'est donc après trois mésaventures soldées par un échec que la quatrième sera la bonne !

    détail de la Karamon palais intérieur du NijojoMur d'enceinte du NijojoSeiryu-en pavillon du thé

    Continuons le trajet de notre parcours historique en passant par trois temples intéressants à la fois de par leurs particularités et de par leurs petites surprises qu'ils abritent.

    Tout d'abord le Toji [東寺], "temple de l'est", attire surtout par sa grande pagode de 57 mètres, la plus haute du Japon. Ils étaient avec son temple jumeau, aujourd'hui perdu, le Saiji [西寺] "temple de l'ouest" les deux gardiens de l'entrée sud de la capitale lors de son transfert de Nara à Kyoto au début de la période d'Heian (en 794). Les deux temples se faisaient face, symétriquement de chaque côté de l'avenue, large de 84 mètres qui traversait la jeune capitale jusqu'au palais impérial situé plus au nord. Au siècle suivant le Toji, est offert aux moines bouddhistes qui y bâtiront le Kondo Hall accueillant une statue en bois du Bouddha Yakushi, gardé par deux autres divinités, les bodhisattvas Nikko et Gakko. A côté duquel un second hall (le Kodo), sera bâti, conservant actuellement des "trésors nationaux" : 19 énormes statues dorées importées de Chine, une collection importante de divinités bouddhiques guidant les hommes afin de les éclairer sur la voie (ou la marche) à suivre. Une petite visite instructive qui vaut le détour.

    Le Kenninji [建仁寺] lui, un des plus vieux temples bouddhistes zen de Kyoto, fondé en 1202, donne une impression d'immensité, c'est là que vous trouverez deux curiosités qui valent (elles aussi) que nous nous y arrêtions. La première c'est le paravent original de la peinture célèbre Les dieux du vent et du tonnerre réalisé en 1626 par Tawaraya Sotatsu [俵屋 宗達] (~1570-1643) s'inscrivant dans le courant artistique Rinpa [琳派], qualificatif pour la peinture décorative issu du nom d'un artiste tête de poupe de ce mouvement artistique de l'ère Edo nommé Ogata Kōrin accompagné de ces Huits chapitres du Dit du Genji les deux sont des œuvres utilisant des techniques à l'encre sur fond d'or ou papier dorés. La seconde particularité de ce temple, ce sont ses dragons jumeaux de Koizumi Junsaku [小泉淳作] (1924-2012), peint sur tout le plafond du bâtiment principal, le Hatto [法堂], à lui seul il occupe l'espace de 108 tatamis, soit 11,4m x 15,7m ! Pour y arriver, vous devrez vous équiper de petits chaussons, mis à votre disposition et parcourir un vestibule extérieur. De plus, clou du spectacle, en déambulant dans les différentes pièces des bâtiments, vous serez constamment confrontés à des vues sur les magnifiques jardins en alternance, sec ou humide. 

    Et pour finir l'Otowa-san Kiyomizu-dera [音羽山清水寺], le "temple" des trois chutes d'eau pure du haut duquel, "non tu ne sauteras pas"... Plutôt vaste puisqu'il n'est pas si seul ! En effet le Kiyomizu dera [清水寺] est devenu au cours des siècle le nom générique d'un complexe de plusieurs temples amalgamés, qui regroupent deux pagodes, plusieurs bâtiments de temples shintos et bouddhistes mélangés en plus de notre temple principal et des fameuses chutes d'eau Otowa no taki ! Dans lesquelles, d'ailleurs, on peut chercher bonne fortune, santé ou succès en buvant dans des grandes perches creuses que l'on place sous une des trois sorties de la chute qui tombent depuis les gouttières, par dessus l'avant toit. Une des légendes attachée au Kiyomizu dera est que le saut depuis la terrasse, le Hon-do [本土], (15m de haut au total) du temple exhausserait les souhaits, vous ne pourrez pas vérifier par vous même car cette prouesse est actuellement interdite. Vous pouvez tout de même admirer l'architecture de la plateforme, un enchevêtrement de 139 poutres fixées sans aucun clou ! Nous avons aussi déniché dans le complexe, une petite escale conseillée aux romantiques dans l'âme comme Mamagei : le temple Jishu, dédié à l'amour et à la romance. Et l'anecdote suivante lui est donc tout naturellement dédiée, ainsi qu'à l'Apfelschorlette qui raffole de ce genre de détails ;) Dans ce temple vous pouvez faire, pour les célibataires de préférence, un test pour (enfin) trouver l'amour véritable : il faut partir d'une des deux pierres sacrées et rejoindre la seconde, séparée d'une dizaine de mètres, les yeux fermés pour espérer le trouver. Déçu.e.s car vous êtes déjà en couple ? Pas de soucis ! Le dieu principal de Jishu, Okuninushi no Mikoto [大汝命], apporte "l'amour bienveillant, la sagesse et le bonheur sans fin". Vous pourrez donc lui demander tout autre conseil ou aide dans votre vie sentimentale et amoureuse par l'intermédiaire de son messager, un petit lapin que l'on retrouve partout aux détours du temple. A côté, on trouve un autre réseau de temples avec une histoire plus noire que rose... le Seikanji [清閑寺], un espace mortuaire réservé à la famille impériale. Il contient les tombes des empereurs Rokujō [六条天皇] (1164-1176) et Takakura [高倉天皇] (1161-1181) et vu leurs courtes durées de vie, nous prenons note qu'il ne faisait pas vraiment bon être empereur à la fin de la période Heian surtout quand le clan Taira montait en puissance... Enfin ça c'est une autre histoire... Vous n'êtes cependant pas arrivé.e.s au bout des découvertes de cet immense espace, puisqu'en continuant vos déambulations vous tomberez peut-être sur l'Otani Honbyo [大谷本廟], encore un complexe de temple, où se trouve cette fois le mausolée de Nishi Otani [西大谷] (1173-1263) (autre nom de Shinran) un des fondateurs de « École véritable de la Terre pure » le Jōdo-Shinshū (une des nombreuses écoles bouddhiques japonaises parce que oui c'est plus drôle quand on divise en différents courants les religions) un contemporain des deux précédents ayant eu visiblement plus de chance niveau longévité (n'étant pas empereur CQFD).

     Otawa-no-takiDragons du KenninjiPagode du TojiKenninji jardin secEntrée du Kiyomizu dera

    Besoin d'une petite pause kawaii  après toute cette Histoire et ces traditions ? Direction la boutique culte de Ghibli Goods, qui se visite aussi comme un mini-musée, possédant un énorme Chatbus, un Totoro en peluche et de nombreux goodies en tout genre ! si le parc à thème de Miyazaki "Ghibli Park" (ouvert en 2022 situé à Nagakute à proximité de Nagoya) et le Musée Ghibli (ouvert en 2001 situé à Mikata près de Tokyo) vous paraissent trop loin. Et bonus pour les fans d'Hello Kitties, la boutique est juste à côté ! Alors... n'hésitez plus ! attention aux horaires d'ouverture nippons ;) ferme à 17h30

    Après cette courte page de publicité (de laquelle je ne tire aucun bénéfice...) poursuivons l'aventure, partons explorer et nous perdre dans le quartier de la montagne tempête : Arashiyama [嵐山] ! Une des premières destinations inscrites sur le carnet de route de Léoly et moi. Pour l'atteindre, première surprise, un tout petit tramway d'un seul wagon à l'ancienne nous y conduit pour parcourir les dernières stations et nous nous croyons réellement plongé.e.s dans un animé nippon. Nous débarquons au milieu d'une forêt de kimonos, dont les troncs sont formés de tissus colorés aux motifs variés bien installés dans des tubes protecteurs. En suivant le chemin formé, on se retrouve au centre, devant une petite fontaine surmontée d'un dragon. Il porte bonheur à qui plonge ses mains dans sa source, vous vous doutez que personne n'a eu besoin de nous le dire deux fois. Le premier temple sur lequel nous tombons est le Tenryuji [天龍寺], il possède un magnifique jardin d'origine dont le design est de Muso Soseki, constitué d'un grand parc, de bassins remplis de lotus, d'érables, et de tapis de mousse. Il est surtout connu pour avoir fait face au feu à de nombreuses reprises (comme beaucoup de monuments ici sans débattre de penchant nippons pour la pyromanie... vu qu'on est sur des matériaux bois éclairés aux lanternes en papier c'est pas si étonnant qu'un accident soit vite arrivé...) et avoir été reconstruit pour la dernière fois à l'ère Meiji (1868-1912). Ensuite notre parcours se poursuit sous les frondaisons de l'allée des bambous, ceux-ci, si immenses qu'ils se rejoignent et se touchent presque au sommet formant comme une sphère verte. Au milieu des touristes, nous nous faisons doubler par des "pousse-pousse", ces petites carrioles tirées par des porteurs, nous nous faisons la remarque que ce n'est pas la meilleure saison pour admirer des bambous et bifurquons hors des sentiers battus. C'est une  armée de petits temples en enfilade qui nous attend de pied ferme dans le secteur, sans ceux non recensés sur la carte à notre disposition nous passons devant les imposants Jojakkoji, Nison-In, Takiguchi-dora, Gioji et Danrinji avant de nous décider à emprunter la porte impressionnante du Seiryoji [清凉寺] (aussi nommé Saga Shaka do) afin de le visiter et en plus, il a le mérite d'être gratuit. Nous atteignons une Station de la JR Line (la Torokko Saga Station), retournons à la civilisation pour admirer un petit musée où trônent des anciennes locomotives, un salon XIXeme avec piano et statues de compositeurs, et le départ de la Sagano Romantic Train [嵯峨野観光鉄道] (dont les publicités vantant ses mérites ne manquent pas). Traversant le pont au dessus de la rivière agitée, nous prenons la direction d'Iwatayama, aussi connue pour être la montagne des singes. Nous attaquons un peu de dénivelé pour admirer le temple Horinji [法輪寺], qui depuis son immense terrasse propose une jolie vue sur la ville. Nous nous extasions devant la délicatesse des feuilles d'érables et des mousses qui se découpent autour des lanternes traditionnelles d'ornement en pierre, d'une pagode aux couleurs chatoyantes et d'une énorme cloche de bronze cachée par la nature. Puis, à l'entrée du parc naturel protégé, l’hôtesse nous annonce encore 20 minutes de montée, qu'à cela ne tienne un coup de ventilateur, brumisateur, et nous prenons notre temps sur le  parcours en répondant aux jeux en VO sous-titré Léoly avec quizz sur les environs et le site. C'est ainsi que nous apprenons que la montagne sert de parc naturel à plus d'une centaine de macaque, qu'actuellement c'est la saison des petits, qu'un individu atteint l'âge adulte à 10 ans et peut vivre jusqu'à 30 ans et etc. Arrivé.e.s en haut nous constatons que leur vue sur Kyoto est imprenable ! C'est l'heure de l'approvisionnement et ça se bouscule sur l'observatoire pour avoir accès à son dû. En redescendant et regagnant la station de métro nous croisons la route du Matsuo (Matsunoo) Taisha [(松尾神社], un temple shinto après tous les bouddhistes du jour, très calme, où nous apercevons des tortues, découvrons des vœux accrochés aux arbustes et découvrons une cascade bien cachée derrière l'enceinte principale, tel un "bonus level".

    Porte du SeiryojiBest view ever !forêt de kimonoquartier d'Arashiyama

    Quelques pas plus loin, la journée est bien avancée, la lumière décline, nous voilà déjà arrivé.e.s en fin de soirée. 

    Nous vous proposons au choix trois endroits qui nous sont restés en mémoire pour une nuit formidable, suivez nous !

    1er choix - la version culture tradition : Si vous vous trouvez par hasard autour du 20 juillet à Kyoto, profitez du Fushimi Inari by night ! Un magnifique Matsuri [祭り] (festival traditionnel) y a lieu, du nom de Motomiya (la fête aux lumières) on y porte son yukata et on y danse tous ensemble en rond autour d'une estrade illuminée en y apprenant les pas. Les nombreuses lanternes qui ornent les différents espaces du temple et les rangées de torii s'allument progressivement, pour une immersion complète dans le rouge, noir et orangé du temple aux couleurs du renard. Les locaux y sont majoritaires, le cadre calme et agréable. Profitez de la fraicheur, de l'immersion culturelle. Et qui sait vous obtiendrez aussi peut-être un éventail à l'effigie du Kitsune... ;)

    2eme choix - la version culture citadine locale : Si vous êtes plutôt otaku [おたく], direction la salle d'arcade, de nombreux jeux en tout genre, qui se jouent seul ou à plusieurs, des goodies d'animés et de manga, des machines de fêtes foraines pour attraper des peluches ou autres cadeaux avec des grappins, des ordinateurs en libre service et bien souvent un cinéma à proximité. Vous aurez ainsi un bon aperçu d'une soirée des jeunes Kyotoïtes oui je sais c'est moche mais c'est le vrai nom... alors disons des jeunes citadins nippons ! 

    3eme choix - la version bon plan de touriste : la Kyoto Tower [京都タワ] haute de 131m, équipée d'une plateforme à 100m qui offre une vue à 360° sur les environs nous avions fait la visite de jour, mais nous nous y sommes rendus de nuit aussi pour le Rakugo en ajoutant l'impression de la vue de nuit que nous avions admirées depuis celle de Séoul avec Mamagei c'est un fait : c'est à faire en soirée ! (surtout que la nuit tombe tôt ici et que la majorité des sites ferment il faut l'avouer vers 17h...). La vue d'en haut si vous gagnez le dernier étage est très sympa et de nuit vous devriez voir l'étendue lumineuse de Kyoto sans les désagrément de la pollution. De plus elle abrite dans les étages inférieurs deux spots "to be" : un point info touriste avec wifi gratuit, hôtes et hôtesses serviables prêt.e.s à vous conseiller sur toutes les meilleures choses à faire, ainsi qu'au sous-sol des stands de mochi [] (spécialités de gâteau à base de riz gluant ici parfum chocolat et matcha vous sont proposés à la dégustation). Enfin parce qu'en sortant de la tour et en regagnant la station de train principale, vous pourrez admirer le spectacle de la fontaine musicale, avec son et lumière, qui agrémente votre retour de soirée d'étoiles plein les yeux.

    Fushimi Inari Matsuri - Motomiya la fête aux lumières Kyoto TowerAu détour d'une rue bordée de canauxThé et gâteau locaux pour quatre heure

     Et c'est ainsi que s'achève ce troisième épisode consacré à Kyoto, j'espère qu'il vous aura donné des idées et appris des choses sur ce beau pays... et qui sait peut-être même donné envie d'y aller ;) Nous nous retrouvons très vite pour un dernier épisode des Carnets du Japon version juillet 2015 en attendant l'édition 2023 en préparation...

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  • Episode 2 : On poursuit le voyage et on se demande "mais que faire les jours de pluie ?"

     

    Prêt.e.s pour la suite ? J'espère que vous avez masques et bouteilles d'oxygène, parce que ce second volet est une immersion complète dans la culture, les traditions, l'histoire et la vie quotidienne japonaise ! Vérifiez bien vos palmes et préparez vous, nous allons remonter à la nage le courant du temps, et vous faire plonger dans la vie quotidienne des japonais ! du 10 juillet au 31 juillet 2015.

    Salamandre géante de l'aquarium de KyotoJardin botaniqueGion Matsuri de nuitPhoenix du musée du manga

    Tout d'abord arrêtons nous en l'an 869... en pleine ère Heian et plongeons au cœur de la légende du Gion Matsuri [祇園祭] ! A cette époque, sévissait dans Kyoto et dans tout le Japon une épidémie particulièrement violente, les décès liés à cette plaie étaient nombreux. L'empereur Seiwa [清和天皇] (850-880, règne : 858-876)  fit ériger puis brûler 66 hoko [鋒] hallebardes symbolisant les 66 provinces du pays afin de procéder à un rituel de purification, le 7e jour du 6e mois de l'année 869. Cette procession avait pour but d'apaiser les esprits courroucés et d'ainsi calmer la malédiction, une interprétation contemporaine de cette épidémie virulente que subissait les japonais cette année là. En effet ils pensaient que la maladie avait été envoyée par Gozu Tennō [牛頭天王] une déité à tête de bœuf en guise de punition. Pour ceux et celles qui se le demandent, voici l'explication scientifique qui se cache derrière : la rivière de Kamo-Gawa (notre QG décrit dans les carnets du Japon #1)  est sujette à de nombreuses crues qui provoquaient des stagnations d'eau et dans ses conséquences les plus larges, à la prolifération d'épidémies. C'est une des raisons pour lesquelles dans les époques suivantes, le cours d'eau sera modifié et aménagé, avec des digues en béton renforcé et un système de drainage, afin de gérer son lit et d'éviter les débordements. dans les deux sens du terme

    De nos jours, le festival est toujours là, il est encore pratiqué annuellement, pour apporter la santé en éloignant les maladies, il s'étend sur le mois de juillet, dans le quartier de Gion qui lui a donné son nom. Il y a deux parades principales : le Saki Matsuki Junko ou Yamaboko Junkō [山鉾巡行] qui se déroule le 17 juillet et le Ato Matsuri Junko le 24 juillet. Les trois jours qui précèdent ces parades sont appelés Yoiyama [宵々山], nous avons eu la chance d'y participer de nuit, nous joignant aux locaux en yukata [浴衣] kimono d'été pour l'arpenter avec bonheur, admirant les chars se préparant pour le défilé. Laissez vous porter par les lumières des lanternes des chars et par la foule qui déambule aux sons différents de chacun d'entre-eux (dont certains sont visitables). En effet on compte 33 chars en tout, dont même deux qui ressemblent à des bateaux. Ils sont richement décorés de lanternes, tentures, et sculptures et se divisent en deux catégories. Les hoko (hallebardes en référence à l'évènement historique), ce sont les plus grands mesurant jusqu'à 25m et pesant pour le plus imposant 12 tonnes, ils sont équipés d'un mât surmonté d'un objet en métal et transportent leurs musiciens. Les yama sont eux plus petits, contrairement aux hoko qui sont des chars tirés, ils sont portés et l'étage est occupé par des mannequins. Chaque char représente son quartier, joue sa propre mélodie et revêt des yukatas aux motifs différents, la manœuvre la plus impressionnante de la parade est les rotations des hoko à 90° dans les angles des rues. Le changement de direction est guidé par un "porte-éventail" pour placer les chars sur des bambous couchés au sol afin de les faire pivoter en les tournants et ainsi pouvoir repartir sans encombre, en suivant l'itinéraire de la procession. Et en plus, ces magnifiques chars sont entrés en 2009 au ... Bravo patrimoine mondial de l'Unesco sous le titre "Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon"! 

    Ice ice ice ! Glace pilée à la japonaiseMiniatures du Gion MatsuriGion Matsuri YoiyamaGion Matsuri de nuit

    Suite à l'arrivée inopinée d'un (petit) typhon, nous nous sommes rabattues sur des monuments abrités pour éviter de nous envoler. Ce qui veut plus ou moins dire musées ! Celui de Kyoto est d'ailleurs très intéressant et complet, il propose, comme nous, une immersion et des explications, cette fois sur la vie et l'histoire de Kyoto au cours des quatre périodes s'étalant de Heian (rappelez vous les hallebardes de l'épidémie de 869) à Edo (se terminant en 1867), époque à laquelle Kyoto cède sa place de capitale à Tokyo appelée à l'époque Edo donnant son nom à la période. Je ne vais malheureusement pas avoir le temps de m'étendre dessus ici (sinon l'article serait trop long) mais sachez qu'au cours de notre visite c'est à Sekigahara no Takai [(関ヶ原の戦い], une des plus grandes batailles historiques du Japon, qu'il avait dédié son exposition temporaire et c'est celle-ci que je vous propose de suivre en parcourant le "Hall of Fame" japonais. L'entrée de cette exposition se fait par une cinématique 3D épique sur des drapeaux blancs en mouvement nous montrant des combats de samouraïs ! je sais, décrit comme ça c'est plat mais ça créait vraiment une mise en ambiance parfaite

    Pourquoi Sekigahara est-elle une bataille si importante ? Parce que le Japon moderne se fondera sur ses issues. Nageons donc rapidement pour passer de la vague 869 à la 1600ème et quittons la torpeur de l'été pour le mois d'octobre puisque cette bataille s'est déroulée le 20 et 21 de ce mois afin d'en apprendre plus ! Pour faire simple, Sekigahara signe la fin des "Royaumes combattants" au Japon, l'ère Sengoku [戦国時代] au sens large et le début de la période d'Edo. Pour faire compliqué...  Vous vous rappelez dans les cahiers du Japon #1 lorsque je vous avez parlé de l'ère Azuchi Momoyama (1573-1600) ? En 1573 Oda Nobunaga [織田 信長] 1534-1582 défait le dernier des shogun Ashikaga qui régnaient jusqu'ici en maitre depuis plus de deux siècles sur le Japon. Or, ce même shogunat avait entrainé et déchiré le pays dans une guerre civile depuis 1477, appelée guerre d'Ōnin [応仁の乱], en gros pour savoir qui serait le plus fort et arriverait à gouverner tout le Japon. Cette première grande défaite engage le début d'une période qui permis d'unifier et pacifier le pays au travers d'un nouveau shogunat instauré par Oda Nobunaga et renforcé par ses deux principaux successeurs Toyotomi Hideyoshi 豊臣秀吉 (1537-1598) et Tokugawa Ieyasu [徳川 家康] (1543-1616) qui ne pouvaient pas vraiment se voir vous allez vite le comprendre mais dont je vous épargne l'arbre généalogique complet. Et dont la succession fut tout sauf facile, peut-être en raison des restes de cent ans de guerre civile... Puisque c'est l'opposition de leurs deux familles qui mena à Sekigahara no Takai. En effet à la mort de Toyotomi Hideyoshi, le daimyo [大名] ou clan de la famille Tokugawa s'oppose, allié d'autres grandes familles, à la nomination de son fils en tant que successeur du titre de shogun et refuse de respecter la régence. Le clan Toyotomi a été affaibli par les derniers évènements, et les principaux personnages qui maintenaient l'alliance en place décèdent ce qui ouvre les portes à la contestation et dérape en "guerre de clans". Rajoutez à tout cela le fait que les Toyotomi sont d'origine paysanne et non issus des daimyo comme les Tokugawa, ce qui ne plait pas à toutes les grandes familles et vous avez des motifs de mécontentement qui mènent à un soulèvement. D'un côté les partisans fidèles, qui restent loyaux à Toyotomi Hideyoshi et supportent son fils Toyotomi Hideyori (ne soyez pas dupe il n'a que 7 ans et tous ses alliés ne sont pas sympa au point de combattre pour rien, ils espèrent aussi le manipuler plus facilement) et de l'autre la contestation mené par les partisans et les alliés de Tokugawa. C'est le clan Kobayakawa, appelé les traitres de la dernière minute, qui fera basculer l'affrontement de Sekigahara en victoire du clan des Tokugawa, en retournant sa veste au dernier moment... Une question de Timing, puisque la bataille n'a duré que 6 heures au total.   

    Vous comprenez peut-être mieux pourquoi nous nous sommes mises en quête de la tombe de ce fameux Toyotomi Hideyoshi. Chose étonnante que nous avons pu découvrir du quotidien des japonaises en nous rendant sur l'édifice qui lui est dédié, toutes dégoulinantes de sueur après tant d'effort dans la moiteur ambiante j'insiste pour le contraste vous allez voir... : la Pincess-Line. Mais qu'est ce que c'est ?? C'est un bus rose réservé aux femmes seulement, discrimination positive pour éviter le harcèlement dans les transports, il y a aussi des rames dédiées à la gente féminine dans les trains. Et comble du bonheur des princesses, on peut attendre son bus à la station, en s'asseyant dans de magnifiques canapés, roses eux aussi, abrités de la pluie bien entendu, armé de son ventilateur portatif personnel : la touche de classe finale. Je vous laisse le soin de commenter et méditer sur cette initiative.

    Petits serpents poissons étonnantsAquarium de KyotoThe big salamander !Aquarium et faune bizarre

    Après notre intermède historique, un peu de littérature à présent ! Nous nous sommes rendues, en fanfare parce qu'on l'avait noté en haut de la liste des choses à faire au Musée international du Manga ! Premier mondial, ouvert en 2006 avec un phœnix qui orne son entrée (non ce n'est pas Ikki) il possède des murs entiers de manga. Il est construit comme une énorme bibliothèque, s'étalant sur trois étages et proposant plus de 300 000 ouvrages ! Il y a une exposition permanente sur l'histoire du manga des origines à nos jours, une salle réservée aux enfants, des originaux et objets de mangaka célèbres, et lorsque nous nous y sommes rendues une exposition sur le manga à travers la Seconde Guerre Mondiale et son impact (pendant et après), notamment comment le manga a aidé et participé dans la prise de conscience et la résilience. On y a notamment découvert Gen d'Hiroshima (dont je vous reparlerai surement ultérieurement). Une belle découverte, car ce n'est pas la fin mais la faim qui nous a poussé à en sortir !

    Petit interlude de jeu traditionnel avant de nous remettre en marche et décider qui se charge de la suite du programme : le Jan Ken Pon [じゃんけんぽん], article en anglais détaillé et illustré sur le sujet, l'équivalent de notre "pierre-feuille-ciseaux" auquel les enfants de nos hôtes nous ont initiés en VO. Pour commencer la partie on dit Shaishowaguu [最初はグー] puis on poursuit avec le Jan Ken Pon [じゃんけんぽん] s'il n'y a pas de gagnant on recommence avec la fameuse phrase Aikodesho [あいこでしょ] jusqu'à ce qu'il y en ait un. C'est Léoly qui gagne cette partie et nous emmène sur les traces de Murasaki Shikibu [紫式部] (~973 - ~1014), l'auteure du premier Best Seller mondial, bon en tout cas vu du Japon, le très renommé et fameux... "Dit du Genji" [源氏物語] Genji monogatari, une œuvre fleuve écrite au XIème siècle qui comprend près de 1 000 pages et une cinquantaine de livre sur des intrigues politiques et amoureuses de la cour japonaise de son époque. Nous nous sommes aussi rendues sur son tombeau ! Euh... oui on a vu pas mal de tombes d'illustres personnages et d'illustres inconnus aussi dont le voisin de Murasaki Shikibu d'ailleurs... 

    C'est l'heure de remonter en surface pour un retour au (presque) présent, et la vie quotidienne des japonais aujourd'hui... Essuyant encore l'eau qui pleuvait averse pensez Japon, pensez kawaii pensez K-Way... nous avions décidé de prendre la route de l'aquarium de Kyoto, plutôt réputé car conseillé par nos hôtes, ayant des enfants qui raffolaient de cet endroit. Nous avions ainsi pu faire connaissance avec la faune locale de la rivière Kamo Gawa dont une salamandre géante, qu'on a cherché dans le bassin pendant longtemps... parce que d'un, elles ressemblaient à s'y méprendre à des rochers, où elles se cachaient : niveau camouflage impeccable ! Mais aussi parce que de deux, nous ne les imaginions pas si géantes que ça... Elles font tout de même entre 1m et 1m40 ! oO Il en existe aussi plusieurs espèces en Asie qui était présentées dans cette même salle. Nous avons aussi rencontré d'innombrables animaux marins, otaries, phoque, dauphin, manchots à l'heure du déjeuné pour les plus courantes, et des espèces plus communes des mers d'Asie que nous connaissions, nous, moins bien. Bien entendu, je me suis longuement arrêtée pour admirer les méduses, et Léoly s'est pris d'affection pour le spectacle de dauphins et la boutique souvenir qui lui ont fait dire pendant une bonne partie du séjour que c'était son endroit préféré dans Kyoto.

    Tonnelle de citrouilles et potironsUn des étang du jardin botaniqueLotus du jardin botaniqueCollection de bonsaï

    Retournons nous prélasser au bord de la Kamo Gawa, maintenant en crue si vous suivez ;), faisons une pause en atteignant le jardin botanique de Kyoto et découvrons la flore locale après la faune (vous ne serez pas étonné si je vous dis que ce n'est pas Léoly qui a insisté pour y aller...). Le jardin possède de nombreux nénuphars et lotus tous en fleur à cette période, une bambouseraie très variée, un coin enfant avec des champignons-bibliothèques et une superbe collection de bonsaï. Nous déambulons dans un jardin à l'européenne avec sa roseraie, ses fontaines et sa symétrie, passons aux jardins japonais avec les petits étangs aux passerelles de bois permettant de découvrir des mini-îles qui ponctuent le parcours puis dévions sur des coins dédiés à certaines plantes. Nous faisons face à plusieurs variétés de conifères, un espace garni d'hydrangeas (dont l'hortensia fait partie), un autre d'iris, un potager où les potirons prospèrent sur des tonnelles et sont retenus par des paniers, une armée de cerisier (appelé Sakura [桜 / 櫻 / さくら] au Japon) comprenant 200 espèces différentes, des pruniers (Ume [] aussi appelé abricotier du Japon) et des érables (Kaede [楓] littéralement «mains de grenouilles» appelé aussi Momiji [紅葉] à l'automne pour ses couleurs feux littéralement "feuilles rouges changeantes») que les habitants viennent admirer en pleine saison. Notons aussi les espaces aménagés des espèces endémiques, avec les japonaises voisines des chinoises (300 000 recensées), très similaires, car il y a plusieurs milliers d'année de cela les deux pays se jouxtaient, comme ici au jardin botanique, au cœur de la Pangée : très dépaysant. 

    Pour finir la soirée, nous vous emmenons voir un spectacle japonais, très particulier : le Rakugo [落語] ou "l'art de la parole qui a une chute" ! C'est une sorte de Stand-Up mais... Sit-Down (précision pour les allergiques à l'anglais : jeu de mot pas vraiment traduisible entre debout et assis). Un spectacle traditionnel comique de style narratif qui date du XVIème siècle. Pour son show, le Rakugoka [落 語 家], à genoux sur scène calé sur son petit coussin, vêtu d'un kimono, est armé d'un éventail, d'une serviette. Il s'en saisit pour raconter des histoires, ponctuées de calembour, jeux de mots et effets comiques en ne bougeant que le haut de son corps. Le spectacle de Rakugo est à l'origine un art de rue, en effet, assis en haut d'une estrade en hauteur (le kôza [高 座] nom actuel de la scène sur laquelle il siège), en coin de ruelle, le conteur haranguait la foule des passants en les captivant et les tenant en haleine aux travers de récits et d'anecdotes pleines de rebondissement jusqu'à la chute (le ochi [落ち] aussi utilisé pour le mot "punchline" en japonais). Pour en savoir plus n'hésitez pas à consulter le site français dédié au Rakugo :)

    Aquarium coming soonStands ponctuants le Gion FestivalEventails du festival de GionAmbiance Gion Matsuri

    La journée fut longue et bien animée, et c'est ainsi que s'achève notre deuxième épisode immersif, retournez bien sereinement sur terre, séchez-vous bien et retrouvons nous pour l'épisode 3 des carnets du Japon dans les jours à venir ! 

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  •  Episode 1 : Premiers pas sur le sol nippon, pays du Soleil Levant

     Avant l'épopée Corée du sud, il y eut... l'épopée Japon ! C'est un des premiers périples de Léo-Lycanthrope en ma compagnie, vous aviez déjà pu profiter dès notre retour d'un compte-rendu photo de cette belle aventure toujours disponible dans la galerie mais vous vous êtes sans doute plusieurs fois demandé.e.s depuis : "Quant-est-il des fameux carnets !?" Je vous en livre quelques pages ici, huit ans après, bien époussetés en les sortant de l'étagère, préparant mon futur séjour pour le pays du soleil levant.  Retour sur 21 jours au cœur de Kyoto, capitale japonaise de la période d'Edo ! du 10 juillet au 31 juillet 2015.

    KinkakujiKyoto GoshoKamo Gawa et sa traversée de tortuedsOffrandes d'origami - Les fameuses milles grues = un voeuDans les soixante hectares du jardin impérial

    Nous avions débuté le voyage de Paris, avec une belle escale au cœur de la Corée du Sud, qui nous avait aussitôt donné envie d'y poser nos valises dans un futur proche ce que nous avons fait cf les autres carnets dont le premier épisode est ici ! ^^.  L'arrivée de nuit à Osaka avait été mémorable, tout comme la première soirée dans un logement traditionnel avec futon. Le décalage horaire et l'excitation nous avaient fait passer une nuit courte et peu réparatrice qui s'est avérée fatale le sur-lendemain, quand fraichement arrivées à Kyoto, émergeant après une bonne nuit de sommeil... nous avions découvert qu'il était onze heures bien tassé !

    De ces premiers pas sur le sol nippon quelles impressions s'en étaient ressenties ? C'est ce que je vais essayer de vous transmettre dans ces épisodes des carnets du japon !

    Ce qui nous avait le plus frappé c'était tout d'abord le soleil. Celui-ci levé dès 4h30, illuminait la pièce à 6h30 comme si la matinée était déjà bien avancée, et le jour se couchait très tôt... Vers sept heures c'était déjà le début de la nuit. La course du soleil dans le ciel perturba quelques temps nos horloges internes. Deuxième chose, notre étonnement concernant le climat : la chaleur et la moiteur ambiante qui nous faisait transpirer au moindre mouvement et la force impressionnante du vent lorsque le typhon fut annoncé ! Nous avons essuyé quelques gouttes et averses mais ce fut un été plutôt clément pour visiter. Troisièmement, la culture et les traditions plus anciennes cohabitent avec le moderne, la nouveauté et la technologie, permettant de découvrir un monde nouveau très dépaysant pour nous, petits occidentaux. Et enfin retrouver tous les petits détails de la vie japonaise décrite dans les mangas, animés, livres, films et dramas fut quelque chose de captivant ! La plongée culturelle fut très intéressante sous toutes les formes qu'elle prit. 

    Fushimi Momoyama JoShimogamo JinjaJardin du Kyoto GoshoKyoto Gosho

    Après ce long aparté, c'est parti pour l'immersion dans Kyoto [京都市] !

    Les avantages principaux de la ville de Kyoto sont que, d'un, elle est relativement bien conservée au niveau du patrimoine culturel mondial (classé ou non) et que de deux elle possède un plan en damier : très facile de s'y repérer pour un européen. La chose à ne pas louper c'est bien entendu le palais impérial, autrement nommé le Kyōto-gosho [京都御所], et dès le premier jour, malgré l'heure tardive, nous nous y rendions pour pénétrer les jardins parfaits, étudiés au millimètre près, les lanternes et les ponts qui l'ornent, les bâtisses aux superbes toits, les différents édifices qui se succèdent avec des couleurs rayonnantes au soleil. Le parc l'entourant s'étant sur plus de 60 hectares et est lui même un lieu de visite et de flânerie intéressant, un poumon de verdure au milieu de la ville. La résidence officielle impériale fut plusieurs fois brûlée et reconstruite  (comme beaucoup d'autres choses ici vous vous en apercevrez rapidement) : huit fois à ce qu'il parait ! Sa dernière reconstruction remonte à 1855, époque à laquelle elle a aussi cessé de servir, puisque c'est le début de l'ère Meiji (1868).

    Vu sur Kyoto du parc :)Entrée du Fushimi InariEntrée du Kinkaku Ji

    D'ailleurs nous nous sommes rendues sur les mausolées de l'Empereur Meiji [明治天皇, Meiji Tennō] 1852-1912 qui était constitué d'un grand dôme de pierre et de sa femme, l'impératrice Shōken [昭憲皇后, Shōken-kōgō] 1849 - 1914 (le même en plus petit) lors d'une épopée vers le Momoyama [桃山] et son adorable château le Fushimi Momoyama jo (jo = château) [伏見城], dont la construction fut ordonné par Toyotomi Hideyoshi 1537-1598 [豊臣秀吉]  lors de la période d'Azuchi Momoyama (1573 à 1603 mais je vous ferai un cours d'histoire un autre jour quand on reparlera de sa tombe à lui ^^), qui se trouve hors des sentiers battus dans un écrin préservé des touristes. Notre désir de nous y rendre n'a pas été bien compris par l'aimable autochtone qui a entrepris de nous y conduire avec sa propre voiture : "Mais Pourquoi ?! Y a rien à voir là-bas !!" et à qui nous avons bégayé une réponse peu convaincante qui l'a laissé sceptique " Euh pour voir les tombes des empereurs..." à priori c'est pas très japonais non plus comme visite... Toujours est-il qu'il nous a laissé très aimablement à l'entrée du parc où nous attendaient d'immenses allées aménagées conduisant aux tombeaux, jouxtées de part et d'autres par une flore très dépaysante. Dans ce même complexe, se trouve aussi le mausolée de l'empereur Kanmu [桓武天皇, Kanmu Tennō] 737-806, cinquantième empereur du Japon, tout aussi déserté de monde c'est vraiment le bon plan pour éviter la cohue.

    Fushimi Inari base de départDans le dédale du Daitoku JiFushimi Inari allée de toriiPrès du Daitoku Ji

    Surtout qu'ensuite nous avons enchainé par la face touristique par excellence, mais à ne manquer sous aucun prétexte !! Le Fushimi-inari Taisha-shrine [伏見稲荷大社] et ses allées bordées de torii rouge vif <3  C'est le sanctuaire shinto principal qui s'étend sur toute la colline dédié à Inari [稲荷神] (protectrice des moissons, kami de la nourriture et du riz par excellence) associé à son messager le renard ([狐] = kitsune). Les couleurs chatoyantes sont magnifiques, le rouge et le noir ressortent magnifiquement sous le soleil, se détachant sur le ciel bleu et la végétation environnante. Nous avons parcouru le chemin principal et avons compté ... les portes ! 3026 (avec marge d'erreur et chemins laissés de côté, ainsi que les détruites où ne restent que les socles : oui on était jeunes et insouciantes et on a compté des portes...). Note qui pourra servir à la postérité, en plein été, dans la chaleur extrême et la moiteur ambiante, face au dénivelé de marches très abruptes ne sous-estimez pas la quantité d'eau qu'il vous faudra transporter pour arriver au sommet n'atteignant QUE 233m (par expérience comme sur l'île de Jeju ce n'est pas la hauteur mais le dénivelé et les conditions climatiques qui sont les plus importantes dans ce cas de figure) et surtout n'attendez pas la délivrance incertaine à chaque distributeur de boissons (qui peuvent être, inexistants, vides ou HS) prenez plutôt vos précautions... 

    Jardin Zen du Ryoan JiShimogamo JinjaRyoan Ji bassin pour se purifier

    Parmi les très nombreux temples qu'abrite la ville de Kyoto, nous avions dû faire des choix, géographiques, nominatifs, pratiques, subjectifs, mais aussi liés pas mal au hasard des dédales de rues que nous avions empruntés (dont certains d'entre eux ne figure même pas sur la carte). Dans les plus connus que nous conseillons : la visite du Kinkaku-ji [金閣寺], ou pavillon d'or. Entré en 1994 au patrimoine mondial de l'Unesco, il a lui aussi brûlé à plusieurs reprises avant d'être reconstruit pour la dernière fois en 1950. Son rez-de-chaussé est peint en blanc, pour que le papier d'or dont sont recouverts les deux étages du dessus se reflète dans l'eau, tel un bateau pour l'au-delà, le pavillon ayant été pensé comme un accès au paradis pour les moines. De plus, il est censé avoir abrité des reliques de Bouddha et est surmonté d'un phœnix. Plutôt à faire en début de matinée pour éviter la cohue, car il est très prisé ! Dans le même quartier, se trouve le parc de Funaoka-yama [船岡山], d'où vous obtiendrez une vue sur la ville de Kyoto, après une petite montée au sommet de la colline (Yama / San = Montagne), vous y croiserez un petit temple et les restes l'emplacement d'un ancien château. Le "temple de la grande vertu" Daitoku-ji [大徳寺] aussi appelé [龍寶山], Ryūhōzan, se trouve aussi dans les environs, celui-ci est constitué de 23 petits monastères, comme un village de mini-temples (et croyez nous... on en a vu des temples ^^) presque tous sont des écoles qui enseignent la voie du zen, donc non-visitables, mais se promener au cœur du complexe était intéressant. A côté on trouve aussi l'Imamiya Jinja [今宮神社] un sanctuaire shinto, entouré d'arbres et composé d'une innombrable ribambelle de petits autels secondaires. Un autre coup de cœur : les jardins zen du "temple du repos du dragon" Ryoan-ji [竜安寺 / 龍安寺]. Classé à l'Unesco lui aussi, son premier jardin a été érigé au XVe siècle. Le jardin sec ou « Kare san sui » [彼 さん 水] est fait de 15 pierres, rocailles bien choisies, qui trônent au milieu du sable figurant des îles immergeant des vagues de gravier (bien ratissés). Pour contrebalancer et permettre l'équilibre, se situe à l'opposé un jardin "humide" remplie de mousses, je dirais même plus complétement tapissé. Le reste du lieu est agréable à arpenter, avec son étang, ses érables amenant de l'ombre, appréciable, et divers autres aménagements à contempler.

    Momoyama JoMausolée des empereurs sur le MomoyamaToits du palais impérialPetite lanterne dans un jardin du palais

    En fin de journée bien chargée, comme vous avez déjà pu le constater, un lieu, attirant  était devenu notre QG attitré, tellement il est rafraichissant, délassant et agréable pour bien débuter la soirée, assis sur les tortues de pierre, place parfaite pour y tremper les pieds : la rivière Kamo-gawa [鴨川] (bon alors sachant que Gawa = rivière nous on était partie sur Kame = Tortue Kamo pluriel de tortue ?? mais d'après recherche sur notre dictionnaire Kamo = canard sauvage. En rentrant on a obtenu la vraie traduction c'est "la rivière aux canards" on n'était pas si loin ). Nous l'avions arpenté de long en large et nous apprécions la fourche entre les rivières de Tanako-gawa [高野川] et Kamo-gawa [鴨川] où se situe les sanctuaires de Kamigamo Jinja [上賀茂神社] un des plus anciens temples shinto, lui aussi classé à l'Unesco et Shimogamo-Jinja [下鴨神社], avec leurs torii, leurs autels, et leurs empilements d'offrandes, qui se trouvent être aussi de magnifiques décorations, très photogéniques. Ainsi que le jardin botanique, sur lequel je m'extasierai dans la suite des carnets de Kyoto ! 

    C'est par ce moment de détente que se termine le premier épisode des carnets du Japon - Destination Kyoto ! Suite au prochain article, avec d'autres surprises au programme pour poursuivre l'aventure !

    La Kamo GawaFushimi InariPont sur l'étang du Ryoan Ji

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  • Ah, Maulévrier ! Ce parc japonisant dont j’avais tant et tant entendu parler et où je souhaitais me rendre depuis un bon moment ! M’y voilà enfin, c'était en octobre 2020, je vous ai ressorti quelques photos pour l'occasion !

     

    Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !

     

    Le parc oriental de Maulévrier est constitué de 12 hectares de propriétés sur les 29 que comptent la propriété du château auquel il est rattaché qui n'ont été aménagés en espace japonisant qu'à la toute fin du XIXème siècle après le rachat du château Colbert par la famille Bergère. On y compte plus de 400 espèces différentes et des aménagements de végétation variés.

     

    Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !

     

    Ce jour là, le jardin s’était paré des premières couleurs de l’automne. J'ai pu y voir les fameuses torii portes de temple japonais et l'adorable petit pont rouge, sur deux îles artificielles nommées îles du paradis, ou îles des êtres immortels, l'île de la grue et l'île de la tortue. Ces noms représentent le principe d'harmonie des opposés, celle du yin et du yang. L'étang sur lequel elles sont situées est au centre du jardin et il prend une place importante dans l'aménagement de celui-ci. Il y a par exemple un barrage qui donne lieu à des petites cascades, et un embarcadère près d'une corne d'or. La végétation s'y reflète très bien, on a même droit à des jeux de lumières colorés au fil de la visite, le chemin principal tournant autour de cet étang. De plus, fait étonnant, les jardiniers font parfois le travail d'entretien, notamment la coupe des arbustes, en bateau ce qui donne lieu à des démonstrations de formation et de taille d'arbre dépaysantes dans le style oriental ils ont été formés dans cet art.

     

    Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !Escapade d'un jour #3 Le parc oriental de Maulévrier !

     

    Encore dans le style japonais vous pourrez trouver, dans le désordre, dans le parc de Maulévrier, plusieurs pagodes stylisées, le pavillon de thé, une collection de bonsaï conséquente et intéressante, le petit jardin de bambou avec différentes fontaines aménagées, les non moins fameuses lanternes qui ornent les jardins avec les différents types décrits sur des panneaux explicatifs, et une exposition photo qui met en parallèle des photos du Japon avec celles du parc oriental. Voyage garanti :)

    On peut y ajouter un autre élément incongru qui vaut le coup d’œil, au milieu de ce jardin de style oriental, japonais certes mais pas que, nous trouvons les statues de lions de pierre khmer,et le pavillon du Cambodge de même genre. Ils se trouvaient à l'origine à l'exposition universelle de Paris de 1900 et ont été élaborées par Alexandre Marcel avant de se retrouver installés ici.

     

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    Bref tout y était : journée réussie ! Et pour en savoir plus c'est par ici : site officiel. Enjoy-it !

     

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  • Virée dans les jardins d'eau de Carsac-Aillac

    Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2

    Ah la Dordogne ! De beaux villages pittoresques de pierres calcaires blanches et ocre, une histoire qui nous permet de nous intéresser de près à la Préhistoire et au Moyen-Age, des spécialités alléchantes, ... Et quand arrivent les beaux jours, en plus des bastides médiévales on peut pénétrer dans les parcs et jardins, dont quelques uns sont classés et se laisser guider au grès des envies.

    En cette période de l'année, autour de juin et pendant l'été je vous conseille un endroit paradisiaque pour qui s’intéresse aux plantes aquatiques et à l'Asie aussi ;) : les jardins d'eau de Carsac-Aillac qui présentent de beaux spécimens de Nymphéas (nénuphars) et de Lotus ! :) Ce sont des bassins aménagés sur 3 Ha environ avec plus de 85 espèces de lotus et nymphéas présentes.

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    On y pénètre par un beau labyrinthe aquatique de passerelles en bois posées sur l'eau des bassins, arrosé en son centre par des fontaines, et fortement agréable par temps caniculaire ! On peut y admirer entre-autre, des carpes, des grenouilles mais aussi et surtout de grandes variétés de nénuphars bien entendu. Il y a d'autres bassins aménagés dans d'autres styles, une petite bambouseraie, un ruisseau artificiel qui fait penser à un torrent de montagne mais aussi un étang agrémenté d'un pont japonais qui donne lieu à de belles photos. On se croirait presque dans un tableau de Monet. Dans le même style on retrouve à l'entrée les bassins de carpes koï qui sont très zen et colorés. A côté, les serres proposent des espèces plus tropicales contenant le nymphea géant et de nombreuses laitues et jacinthes d'eau.

    Bref un immanquable que j'apprécie de faire, car un jardin est différent à chaque visite. En plus de s'y promener on peut y acheter des plants pour son propre jardin d'agrément, et on y trouve aussi une banque de graines. Pour en savoir plus c'est par ici sur le site officiel !!  

    Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2Escapade d'un jour en Dordogne... #2

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