• Carnets de voyages

    Aux détours de mes nombreuses routes : récits, photos, notes, bribes de mes voyages et visites.

     

  • Roadtrip alpin made in Italie du Nord : Pourtant que la montagne est belle ! (partie 2)

    Parce que toutes les bonnes choses ont une fin, nous revoici à bord de Llyra pour les dernières étapes du voyage ! Merci de bien vouloir vérifier que l'air climatisé fonctionne, le plan canicule est annoncé, mais aussi que vos fameuses saintes ceintures de sécurité sont attachées, car les routes deviennent sinueuses et étroites et c'est (re)parti pour notre tour d'Italie 10 étapes en 14 jours ! Deuxième partie de la rétrospective de ce séjour à quatre roues et six mains du 16 au 30 juillet 2019

     

    Étape 6 : Vicenza - Brenzone (lac de Garde) 

    Lac de GardeMonte-BaldoVeronaVeronaMalcesine

    Au départ de Vicenza, nous faisons étape dans la bien nommée Verona, ville romantique à souhait, après Venezia peut-être, en plein acte dramatique de Shakespeare, pour découvrir ce qui nous doit ce détour, le clou du spectacle quoi... la Casa de Giulietta, où la foule se presse pour admirer le dit balcon de Juliette et sa statue, Via Capullo. Il manque de place dans cette cour intérieure où je manque quelques respirations, pour mieux m'enfuir dans la rue adjacente. Vicenza ne m'a pas conquise, la ville est pourtant elle aussi, remplie de divers restes de l'Empire romain non-négligeables, le mur d'enceinte en tuf et briques offrant ses tons rougeâtres, la rivière la traversant nonchalamment et le Colisée notamment. Celui-ci abritant des spectacles nombreux, où les décors constituaient une attraction étonnante, exposés au grand air dans la ville, nous sommes d'ailleurs tombées sur deux immenses chevaliers, un sphinx et des temples ! Je n'ai pas été déçue de repartir vers le lac de Garde et de rejoindre un peu la verdure, le camping et les montagnes en fond, le long des plages de galets bordées d'olivier... Nous avons même eu droit à un magnifique coucher de soleil pour notre baignade dans le lac !

    Le lendemain, nous avons retrouvé la civilisation et le monde rapidement, pour nous rendre au Monte Baldo, agoraphobe s'abstenir, et y prendre le funiculaire pour les hauteurs. Le belvédère magnifique et fréquenté, permet d'admirer des alpagas expatriés qui y ont élu domicile, des départs de parapentes s'élançant vers le lac depuis le sommet, et aussi de se dégourdir les jambes pour distancer les foules, si ces dites jambes ne sont pas encore en coton. Il y a notamment un spot sympathique où l'on trouve du land art éphémère : des alignements de cairns. En contre-bas, nous visitons Malcesine, petite ville vivante et animée, où l'allemand est la seconde langue vivante des populations habituées aux tourismes germanophones, restaurants et petits commerces y sont légion.

    Pour le retour, les routes du lac de Garde nous avaient gardé en réserve quelques surprises, et de taille livrées avec sueurs froides... Nous avons fort heureusement survécu aux montagnes russes italiennes composées principalement de chemins mal goudronnés, de virages très serrés entre falaise et ravin, d'une largeur de route ne permettant pas de croiser d'autres automobilistes, ni même un cycliste, d'une pente de 7,5% en moyenne, peu de visibilité et de nuit tant qu'à faire parce que c'est beaucoup plus amusant... Amateurs et amatrices de rallye à sensations fortes ces routes sont faites pour vous ! Pour les autres, on vous conseille pour votre tranquillité de ne surtout pas suivre le GPS et de prendre le chemin le plus long (indiqué par les locaux) qui passe par San Zeno di Montagna si jamais vous voyagez par là.

     

    Étape 7 : Brenzone - Milano

    Château des SforzaStreet art dans MilanoDome de MilanChâteau des Sforza

    C'est ici que Pep's regagne ses pénates allemandes, et nous laisse découvrir seules l'ambiance de la ville jeune et active de Milano. Elle contraste avec Torino qui semblait plus touristique et culturelle, presque un écrin patrimonial. Milano, elle a un charme différent, un charme de ville en activité, où les choses bougent et avancent, ou passé et présent se côtoient en harmonie. Arpenter les rues de Milano nous permet de découvrir des sculptures, du street-art et d'autres lieux branchés, montrant cette présence principale des locaux qui ont pris possession des lieux et des animations culturelles qui l'animent. C'est une de ces villes qui donne envie d'y habiter, et de fouler ses quartiers au quotidien !

    En plus de l'atmosphère prenante de Milano, deux monuments nous ont particulièrement marqués :

    - Le château des Sforza, imposante forteresse de brique rouge du XVème siècle, construite sur les ruines d'un premier édifice rattaché à la famille Visconti. Il fut habité jadis par les ducs de Milan et abrite aujourd'hui plusieurs musées d'art et d'archéologie notamment, entouré d'un parc agréable pour se délasser. On y croise des locaux et quelques touristes qui s'y pressent et s'y mélangent, sans que l'espace ne soit trop étroit pour accueillir tous ses visiteurs.

    - La cathédrale, le Duomo di Milano, de style gothique datant de la fin du XIVème siècle et dont la place qu'elle domine, semble être une plaque tournante du dynamisme de la vie locale, elle est admirablement sculptée et s'élance, se détachant dans le ciel bleu de Milano. 

     

    Étape 8 : Milano - Chamonix Sallanches

    Randonnée dans la brume sur Sallanches !Artisanat d'AosteValle d'AostaTata tatatata Randonnée dans la brume sur Sallanches !

    Le Val d'Aoste est une région montagneuse magnifique, dans la ville qui lui a donné son nom, nous tombons sur un salon de l'artisanat local où sont exposés de nombreuses productions en bois et osier, et notamment une de Tatà, ces petits chevaux de bois à roulette, traditionnels du Valle d'Aosta que l'on peut tirer derrière soi. Cette dernière pause italienne nous permet aussi de découvrir des restes de l'ancienne ville et des petites rues agréables avec vue imprenable sur les montagnes environnantes. Un charme certain qui donne envie de revenir !

    Nous regagnons ensuite la France par une traversée du tunnel sous le Mont Blanc, avec une dernière vue sur le glacier bleuté qui le surplombe. Par cette même traversée nous mettons fin à des températures estivales... Car en effet la pluie tombe sur l'autre versant et on passe de 40 à 18°C en l'espace de quelques heures. La réservation de camping à Chamonix, se transforme en réservation d'hôtel-chalet à Sallanches... pour éviter de monter la tente sous le crachin désagréable qui persiste, empêchant de voir les montagnes environnantes. Nous partons pour deux bonnes heures de randonnée dans le brouillard, pour gagner les alpages. Une fois dénichées nos vestes de montagne et pantalons, qui jusqu'ici avaient dormi au fond de nos sacs, nous nous en équipons prestement pour démarrer l'ascension. Décidément la Montagne ça nous gagne ! ;) Ce n'est certes pas pour la vue que nous grimpons, la brume environnant nous empêchant de voir très loin devant nous, le sentier est blanc sur blanc, et c'est le son d'une petite cascade qui nous fait la repérer plus que sa réelle présence. Il nous faudra attendre 500 m de dénivelé pour dépasser enfin la brume et découvrir les alpages et la ferme où l'heure de traite vient de sonner. Nous repartons chargées d'une belle et délicieuse tome, bien méritée pour nous improviser un pique-nique à l'hôtel chalet avant de repartir le lendemain. Une belle journée malgré un temps capricieux.

     

    Étape 9 : Sallanches - Mont-Dore 

    Cascade de SalinsMont-DoreCascade de l'ArpenazLac des IlettesCascade de Salins

    Avant de partir de Sallanches nous nous garons près du lac des Ilettes pour rejoindre à pied la cascade de l'Arpenaz, haute de ses 270 m, un large filet d'eau que nous avions repéré des alpages la veille. Son nom est issu du celtique "Ar" signifiant eau vive et "pen" tête rocheuse donnant Arpenaz. Cette cascade est issue d'un torrent de montagne qui prend sa source à plus de 1 800m d'altitude et poursuit son chemin dans la vallée, l'eau y est rafraîchissante. Nous y sommes seules et tranquilles pour l'heure, la traversons à guet et arpentons les lieux pour une petite promenade puis nous repartons vers notre dernière destination : le Mont-Dore.

    Deux agréables surprises dès l'arrivée ! Primo, le camping est en plein dans les pâturages ! Secondo, la température est remontée, le temps sec, et c'est avec plaisir que nous montons la tente ! Nous enchainons sur une promenade dans les environs et visons la deuxième cascade de la journée la fameuse "Grande Cascade" de Salins où nous souhaitons pique-niquer pour cette dernière nuit de Roadtrip. Certes moins impressionnante, car de seulement 30 m de hauteur, la cascade permet une belle balade et d'admirer plusieurs sortes de plantes qui y poussent, notamment des mousses, ainsi que de passer derrière sa chute d'eau, pour une expérience très sympathique. La lumière déclinante du soleil offre des couleurs vives, à dominantes bleues, vertes et jaunes, à la nature et aux paysages très différents du massif alpin que nous venons de quitter. La pierre basaltique déploie ses meilleurs arguments pour nous convaincre de rester mais il nous faudra nous en retourner quand même car le séjour touche à sa fin...

    Étape 10 : E.T. Retourne Maison - The End :)

    C'est ainsi que s'achevait notre beau voyage italien, nous laissant du soleil, un  lot d'architecture, de nature et de couleurs dans les yeux ainsi qu'une envie de revenir en découvrir plus... J'espère que vous en avez profité avec nous ! Enjoy-it :D

    Faune locale des cascadesBeautiful Dolomites Parapente du lac de GardeCarnet d'Italie #2 Italia settentrionale - Roadtrip (partie 2)

     

     

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  • Roadtrip alpin made in Italie du Nord : Pourtant, que la montagne est belle ! (partie 1)

    Été 2019, une envie d'Europe et de voyage se fait sentir... Becky et moi décidons de partir à la découverte de l'Italie du Nord en mode "Roadtrip" au volant de Llyra, ma charmante voiture qui n'en était pas à son premier ni dernier état de service pour avoir déjà fait quelques aller-retour en Allemagne qui ont récidivé !    Nous récupérons sur le parcours une amie allemande, Pep's, elle aussi prête à se joindre à l'aventure qui lui est annoncée : "randonnée dans les Alpes et découverte de la vita italiana".

    Tout le monde à bord, fermez bien les portières, n'oubliez pas de boucler la Sainte ceinture de sécurité et...

    C'est parti pour 10 étapes en 14 jours ! Rétrospective de ce séjour à quatre roues et six mains du 16 au 30 juillet 2019

    Les Dolomites - Cinque TorriTorinoFenestrelleVenezia

     

    Étape 1 : Maison - Chambéry - Le début de l'aventure alpine

    Parties du Sud-Ouest notre première escale sera en France, juste avant le passage de la frontière italienne. De l'autre côté des Alpes, c'est à Chambéry que nous passons notre première nuit. Nous profitons de la fin d'après-midi pour explorer les environs du lac du Bourget, observer un héron pourpre dans la réserve ornithologique, déranger une famille de couleuvre venue elle aussi tremper ses pattes dans l'eau pour se rafraichir, admirer les restes du château de Thomas II et les kayakistes slalomant avec brio sur la Leysse. En soirée tour de la ville de Chambéry, nous n'allons pas repartir sans avoir vu le château des Ducs de Savoie, la fameuse statue des éléphants et pique-niqué avec vue sur les Bauges dans les pas de J.J.Rousseau et de son sentier tortueux  accompagnés de ses escaliers escarpés comme on les aime. Les vacances s'annoncent bien !   

     

     Étape 2 : Chambéry - Turin - Da Vinci, Architectures, Urbanisme et Musées

    TorinoArmurerie de TorinoTorino

    Nous passons par le tunnel de Fréjus pour arriver dans le Piémont, où nous avons prévu une halte à Fenestrelle où se trouve une forteresse à flanc de montagne. Entre 1 100 et 1 700 m d'altitude, 3 kilomètres de murailles, 3 forts, 7 redoutes, 635 m de dénivelés et 4 000 marches ! Construction débutée en 1728 sous l'égide des ducs de Savoie, à la base ne s’y érige que le fort Mutin datant du XVIIème siècle et "seulement bon à détruire" selon Vauban... Aujourd'hui une forteresse imposante qui a accueillie les régiments de chasseurs alpins. Le village en contrebas est adorable, de style médiéval avec de belles maisons de pierre, des dédales d'escaliers et des routes pavées. On poursuit le parcours pour arriver ensuite à Torino, ville d'ampleur, riches en vestiges et en palaces que nous avons beaucoup appréciée !

    Par où commencer et que vous raconter succinctement de cette escale ?

    - Le damier quasi-parfait de la ville est très agréable à parcourir et explorer au fil des envies, pour s'y perdre et s'y retrouver, au coin des petites ruelles, sur les grandes et les petites avenues qui mènent aux nombreuses Piazza San Giovanni avec son dôme et son campanile repérable de loin, celle de Gran Madre di Dio avec en fond le mont Capucin, celle de Castello où sont situés tous les bâtiments royaux ou encore celle de Vittorio Veneto avec son pont pour n'en citer que quatre C'est l'occasion de passer en revue toute la structure urbaine de la ville, et d'admirer les chef d’œuvre d'architecture notamment les portes Palatines (les plus anciennes de la ville), le Palazzo Madama et celui du Castello, la Basilica di Santa Maria Ausiliatrice, la Chapelle du St Suaire sûrement un faux...

    - Visite du palais royal entre-autre ses salles aménagées, il y a d'autres musées intégrés, celui d'archéologie et de Sabauda où se trouvent une peinture d'Il Tintoretto avec des expositions permanentes et une temporaire c'est là que nous avons eu la bonne surprise de tomber sur une exposition dédiée à Léonard Da Vinci et son autoportrait rarement sorti, ainsi que l'armurerie bien remplie, l'ancienne bibliothèque avec des portes ouvragées de faux-livres en trompe-l’œil, et une expérience oculus de reconstitution du Duomo di San Giovanni Battista bien réalisée avant sa visite réelle.

    - Vue sur la ville depuis le Monte dei Cappuccini, quartier Sud - Borgo Po, sur l'esplanade devant l'église Santa Maria, construite fin XVIème siècle et dédiée à l'ordre des frères mineurs des capucins, aujourd'hui musée des arts anciens de Turin.

    - Une ballade le long du Pô est de vigueur en toute saison, avec visite du bourg médiéval type du XVème siècle, entièrement reconstitué au XIXème siècle pour une exposition générale. Il est situé dans le Parco del Valentino, au Sud-Est de la ville qui offre un havre de verdure sur 42 Ha. On y trouve aussi un petit jardin botanique rocailleux et une belle fontaine des 12 mois, très rafraichissante.

     

    Étape 3 : Turin - Mennaggio (lac de Côme) - Ambiance idyllique, le rêve italien

     Hauteurs de MennaggioCômeMenaggioCascade Tobi

    C'est dans la charmante petite ville de Como (alias Côme) que nous récupérons Pep's, tout droit arrivée de Essen, l'ambiance fait très Porco Rosso de Miyazaki, on y observe de nombreux hydravions, un port de pêche, une jetée qui s'avance dans le lac, et des locaux mêlés aux touristes. A l'intérieur du village, qui se trouve à l’extrémité Sud du lac, se situent quelques églises et bâtisses intéressantes architecturalement. Du côté est, s’alignent les nuées de villas réputées, du côté ouest se découpe le début de notre route pour Mennaggio, qui longe le grand lac. 

    L'auberge de jeunesse dans laquelle nous logeons est très accueillante et chaleureuse, le village de Mennaggio aussi, petit port de plaisance, avec rives aménagées, nous tombons en soirée sur de beaux reflets dans les eaux ainsi qu'un marché nocturne animé, avec concert. Le lever de soleil sur le lac s'admire lui directement à la fenêtre et sur la terrasse commune ! Nous prononçons enfin nos premiers mots d'italiens du séjour, heureuses de pouvoir nous renseigner dans la langue des peintres de la Renaissance. Bon pour cette étape, nous avons prévu moins culturel et plus sportif cependant : c'est randonnée !

    La première à Monte di Brescia avec vue sur les lacs de Como et Lugano, plusieurs variantes s'offrent à nous après le refuge dont une vers le Monte Grona, nous optons pour Pizzo Coppa, 1 400m d'altitude et beaux paysages. Du coup on ne vous le cache pas, mais il y a du dénivelé ;) attention donc pour le parking voiture (et vous même) la pente est raide...  

    La seconde au départ de Piamuro, à conseiller en cas de plan canicule, qui suit le val Sanagra, avec sentier ombragé agréable. Un peu de dénivelé (mais moins que pour la première), avec passage de villages typiques, comme Cardano, d'un belvédère, des ruines d'un ancien moulin près de la cascade Tobi. Ici place à l'exploration et la baignade, en fonction de l'envie de chacune. En effet faune, flore et roches y sont très facilement observables. 

     

    Étape 4 : Mennaggio - Belluno - Paysages plein la vue et kilomètres plein les pieds ! 

    DolomitesLe refuge !Le paradis des Dolomites

    Selon moi, la plus belle partie du voyage en voiture dans les Alpes, point de départ de cette petite histoire de nuages au départ de Mennaggio nous longeons le lac de Côme, suivons la rivière de l'Adda et nous retrouvons en pleins alpages, villages et vignobles à flanc de montagne autour de Sondrio. Nous bifurquons ensuite vers Edolo et la vallée de l'Oglio, la région de Trentino, très impressionnante et tout en hauteur, on arrive autour de 3 000m d'altitude et du plus haut domaine skiable. Nous y admirons torrents, lacs, citadelles, nuages égarés entre deux cols, dans la vallée du Torrente Noce et faisons escale à Cles près du château du même nom dominant la vallée et le lac avant de reprendre le chemin des Dolomites, au départ de Belluno. 

    A Belluno nous avons eu aussi deux accueils parfaits, dont un à quatre pattes qui a particulièrement apprécié les tongs de Pep's, et vous vous en doutez par là-bas, nous avions prévu bien entendu de faire... du tricot ! De la marche en effet... ^^ L'histoire de l'escale avec refuge au cœur des Dolomites est devenu un classique entre nous. Le concept ? Une superbe randonnée de deux jours avec nuit au refuge du lac, au sommet. Parfait non ? Sauf qu'on a commencé par se garer dans la vallée précédente et que l'ascension a donc été plus conséquente que prévue... avec du dénivelé négatif et positif dans des éboulis, une chaleur caniculaire, du stress pour arriver avant la nuit et des sacs de 8 kilos sur le dos... Depuis je relativise beaucoup plus remarquez ! On vous le conseille cependant parce que non seulement la vue en vaut le coup, mais le domaine des Dolomites et notamment le Cinque Torri en bas duquel nous sommes parties, en plus d'être un ancien front avec l'Autriche lors de la Première Guerre Mondiale est éblouissant.        

     

    Étape 5 : Belluno - Vicenza - Au fil des canaux de Venezia

    Biennale de VeniseLes canauxArsenal de VeniseVenezia

    C'est sous l’œil vigilant et aiguisé de Becky que nous avons arpenté la belle ville de Venezia. Nous avions pris le train depuis Vicenza, et à peine sorties de la gare, voilà qu'elle nous munissait, sans plus tarder, d'un plan et de trois tickets pour le Vaporetto. Elle n'a cependant pas eu besoin d'agiter de petit drapeau pour que Pep's et moi lui emboitions le pas. Dans les dédales de ruelles c'est elle qui nous mena hors des sentiers battus et de la cohue touristique, rendant agréable, ce que je m'attendais à vivre comme un enfer... De Venezia, je retiens surtout :

    - La Piazzetta San Marco, condensant deux magnifiques monuments. Les marbres colorés du dôme de la basilique Saint-Marc, que j'ai admiré un bon moment, et le Palazzo Ducale ou palais des doges agrémenté de ses nombreuses arches style gothique-renaissance

    - Les enchevêtrements de ponts, de canaux et de bâtiments penchés sans égaler la tour de Pise, ainsi que le passage sous le Rialto en Vaporetto comme une traversée obligatoire d'une porte secrète pour entrer dans les lieux, donnant son charme et son ambiance à Venise

    - L'architecture byzantine de l'Arsenal, datant de 1104, bordée de ses deux tours, tout à la fois base maritime militaire et chantier naval

    - La biennale de Venise qui s'exposait à tous les curieux sous la forme de diverses sculptures dans des jardins publics plus ou moins dédiés

    - Et en vrac : les lumières déclinantes du soir avec vue sur Santa Lucia, le nouveau chapeau canotier de Becky et une délicieuse glace goût citron-basilic...  

     

    Fin de la première partie - Rendez-vous très bientôt pour les cinq dernières étapes !

     

     

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  • En posant les pieds en Autriche, le temps d'un weekend, début février, j'imagine avoir un bon avantage sur la majorité des autres visiteurs, c'est que je baragouine l'allemand... Je dis bien "baragouine" parce que vu la vitesse où les gens switchent en anglais pour me répondre j'ai des doutes sur mes capacités réelles... ^^  Cela ne m'a pas empêcher de passer un excellent séjour à Vienne comme vous allez le constater !

    KarlskircheRestaurant du musée d'histoire des artsBibliothèque de Charles 6Eglise votive

    Encore un paquet de culture et d'histoire à arpenter, des rues à quadriller, des nouveaux espaces à explorer, des architectures et de l'urbanisation à admirer ou commenter, des us et coutumes locales à détailler, des hypothèses à formuler, ... Bref la géographe est motivée et s'engage bien chaussée sur les rues pavées de Vienne au travers du vieux centre ville, mais aussi des endroits plus improbables où j'aime me perdre en tant que touriste atypique.

    Je me rends alors compte que je commence à avoir un plan d'action bien établi pour visiter une ville nouvelle : établir un itinéraire essentiellement à pied pour voir la ville depuis les rues, être à l'affût des bons plans, passer en revue un maximum de coins différents pour avoir une vue d'ensemble, essayer des coins où on trouve la majeure partie des locaux, repérer les lieux historiques et les lieux à ne pas manquer de mon point de vue strictement personnel. C'est ainsi que le premier soir j'ai passé quasiment quatre heures complètes au musée de l'histoire des arts ouvert tous les jeudis jusqu'à 21h ! J'ai pu y admirer après une exposition détaillée sur les monnaies et leurs frappes, des chefs-d’œuvre de l'Histoire des Arts justement, une belle collection de Brügel la tour de Babel, Chasseurs dans la neige, ..., des artistes européens comme le Caravage, le Tintoret, Rembrant, Rubens, Rembrant, Velasquez, Rafael, Arcimboldo, ... et j'en oubli ! L'étage du bas était réservé aux Antiquités, des étrusques, aux romains, grecs et égyptiens, une collection tout aussi intéressante pour laquelle nous avons un peu manqué de temps... Petit retour en arrière, avant cette plongée, je me devais d'honorer de ma visite un petit écrin des savoirs, je me devais de pénétrer dans la bibliothèque impériale de Charles VI, dont la statue trône au milieu de rangées de livres datant de Charlemagne pour les plus anciens, avec l'écriture carolingienne reconnaissable. quatre-vingt mètres de long sur trente mètres de haut, des livres jusqu'au plafond, des escaliers en bois coulissants, une pièce décorée avec des statues des anciens monarques de la famille des Habsbourg, des peintures murales du plafond très détaillées, et quatre globes vénitiens de Coronelli, dont un avec des cartes célestes. Une belle soirée culturelle venait de s'écouler.

    Observatoire UraniaHundertwasserhausFlakturm d'AugartenArchitecture moderne des quartiers résidentiels

    La seconde fin d'après-midi, je me suis lancée dans une remontée dans le temps au travers de l'architecture religieuse en visitant une grande partie des plus belles églises du centre ville de Vienne ! Dans l'église votive, la Peterskirche, la Karlskirche et le Stephansdom pour citer les principales, il y a en a pour tous les goûts ! Du gothique, au baroque, en passant par le rococco et les églises orthodoxes et grecques les styles architecturaux et les décorations ne manquent pas. J'ai même été pile à l'heure pour l'encens et le début de la messe dans la Karlskirche, dernière église où j'ai mis les pieds pour clôturer ce pèlerinage. En soirée j'ai fini dans un Café Neko pas du tout typique tradition autrichienne, mais nouvelle vague européenne, comme on peut l'attendre de la capitale viennoise. 

    Cervidés dans le cimetière centralParlement autrichienArsenal de VienneSchlossbelvedere

    De mon samedi de libre j'avais tracé un itinéraire de randonnée urbaine qui m'a bien occupé la journée ! Je suis partie en direction des Flakturm, ces tours blockhaus, de défense anti-aérienne datant de la Seconde Guerre Mondiale qui défendait les villes importantes du Troisième Reich dont Vienne on peut aussi en trouver à Berlin et Hambourg deux se dressent encore dans le parc d'Augarten où l'on trouve aussi une ferme de ville ! Et de nombreux chiens en balade et deux autres dans l'Arenbergpark, lui plutôt dédiés aux enfants, aire de jeux bancs colorés, cabane à livre près des vestiges de ce milieu de XXème siècle mouvementé. Je me suis ensuite rendue sur les bords du canal du Danube d'où on peut admirer un aménagement de Street Art sur une bonne partie des rives et l'ancien observatoire Urania qui se dresse fièrement à l'embouchure du bras de canal qui dessert le Stadtpark. Un petit tour du côté de l'immeuble et du village Hundertwasser, un artiste autrichien bien connu pour ses travaux tout en couleurs et en formes mais aussi ses compositions d'ouvrages urbains associées, pour la suite du programme architectural c'est l'impressionnant et vaste arsenal de Vienne qui a surtout retenu mon attention !

    Arsenal de VienneStreet ArtFlakturm d'AugartenEglise grecque

    S'enchaîne un petit tour par le parc et le château du Belvédère où le jardin botanique était malheureusement fermé pour travaux, une visite impromptue de quartiers résidentiels avec pause déjeuner en prime, pour admirer le bâti et les aménagements urbains à destination des locaux. Ensuite je pars sur les traces de grands artistes des siècles derniers, dans l'ancien cimetière Saint Marx notamment où on trouve la tombe de Mozart Mozartgrabe puis dans l'immense cimetière central, très ouvert et tellement gigantesque !!! Qu'on y circule en voiture s'il vous plait !! Il y a un secteur pour chaque religion véridique ! créant une cohabitation (sectaire me direz-vous mais cohabitation tout de même) et ça donne l'impressionnant réelle d'être égaux dans la mort, espérons que les vivants s'en inspire un peu. Pourquoi y aller me demanderez-vous ? Parce qu'il y a des artistes plus ou moins connus internationalement principalement les compositeurs donc... Beethoven, Strauss, Brahms et Schubert notamment mais aussi les anciens présidents d'Autriche et des chanteurs comme Falco ou Udo Jürgens. Mais aussi pour voir toutes ces petites allées et y admirer des biches en liberté et un coucher de soleil magnifique. Il m'a fallu presque autant de temps que dans le musée pour en faire le tour... Il me restait à revoir une dernière fois le centre ville historique et notamment le Parlement de François 1er d'Autriche et l'hôtel de ville Rathaus aux tours blanches et sculptées qui ressemble à une église, pour clôturer cette journée agréablement chargée

    Street Art le long du canal du DanubeRuelle de VienneRathausPetite boutique au détour d'une rue

    Une belle expérience que cette visite de Vienne, qui doit être une ville où il est intéressant de vivre, surtout du point de vue de son apport culturel ! Je n'ai pas parlé de l'Opéra, mais le tarif des places vaut vraiment le coup pour passer une soirée tout aussi réussie :) Une ville qu'il faudrait encore explorer et arpenter pour mieux l'appréhender... Qui sait peut-être lors d'un prochain voyage...

     

     

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  • En novembre de cette année ! Je progresse en timing compte-rendu ;) je suis allée en formation à Budapest, et j'en ai profité, vous me connaissez, pour arpenter la ville, pour partir à sa découverte. C'est donc dans la nuit tombante de cette période quasi hivernale, avec des températures froides de début de cette même saison, que j'ai enfilé manteau, bonnet, et chaussures, pour passer au crible de l'immersion géographique, cette belle capitale historique.

    Retour sur ce séjour lumineux !

    Vue sur Pest depuis BudaCarnet d'Europe #2 Le charme de Budapest Le Parlement

    Connue principalement pour ses thermes, qu'on m'avait chaudement (sans mauvais jeu de mot) conseillés, digne (à priori) des onsens japonais, la ville de Budapest offre tout un tas de facette que je vais essayer de vous retranscrire dans ce carnet qui lui est dédié. C'est avec grand plaisir que je me suis plongée dans l'ambiance des lieux, les illuminations nocturnes de tous ces bâtiments historiques bien conservés, l'immense parlement Országház, notamment, bloc massif dominant le Danube, sculpté et orné finement tout comme l'opéra, et l'église Sainte Etienne, qui offrent des détails d'architecture qu'on pourrait passer des heures à contempler ! La majorité des anciens bâtiments, vieilles villas, ambassades, banques et etc. ont pour la plupart étaient transformés en hôtel ou café huppé dans le centre ville. Le marché de Noël commençait à s'installer et agrémentait la ville d'un cachet supplémentaire, donnant de la chaleur humaine aux températures proches de zéro, ressenties inférieures avec un vent prenant, principalement sur les rives du Danube et depuis les ponts. En centre ville une "Fashion Avenue" concentre toutes les boutiques de luxe, les Champs Élysées du coin, qui sont bien investis par les différents touristes, les langues entendues sont variées, mais les avenues au passé communiste, bien assez larges pour que tout le monde circule sans problème.

    île MargueriteEglise Ste EtienneEn contrebas du château de BudaThermes du bois de ville

    De l'autre côté du Danube, le château de Buda siégeant sur sa colline domine le reste de la ville, il s'élance dans la continuité du pont des chaînes gardé par les lions emblèmes de la ville de Budapest ! En dessous, des escaliers pour y grimper, ou le funiculaire si vous souhaitez une expérience différente, ainsi que le grand Bazar, les thermes royaux. A chaque bout, deux autres bâtiments emblématiques veillent au grain : la citadelle au Sud après le quartier de Taban, et le bastion des pêcheurs au Nord, représentant les sept colonies principales des populations Magyares qui sont aux origines de la Hongrie actuelle.

    Budapest offre une ambiance et un cadre de vie tout aussi agréable, c'est avec grand plaisir que j'ai découvert les aménagement du bois de ville, et de l'ile Marguerite Margit-sziget, au beau milieu du Danube,  sous le soleil et dans les magnifiques couleurs automnales. L'île Marguerite offre 2,5 km de balade, et de retour dans l'histoire, traversant des ruines médiévales, jusqu'à son petit jardin japonais situé au Nord. Il existe même une piste de footing pour en faire le tour ! Dans le parc Városliget, le bois de ville, on trouve notamment la place des héros, massive comme le parlement elle en impose avec ses statues des différents rois et héros du peuple, trônant sur une place vide qui sert aux rassemblements. Dans cet ancien domaine de chasse royal, derrière le château Vajdahunyad construit au 18eme siècle basé sur un château transylvain et mettant en valeur les différents types architecturaux hongrois qui ont existé au cours des siècles, la patinoire et les thermes Széchenyi se cachent, pour mieux se découvrir aux locaux. On y trouve aussi deux musées aux architectures travaillées celui de l'ethnologie et celui de la musique hongroise, doté d'un parc de jeu pour enfants sur cette même thématique.

    Art Light MuseumCarnet d'Europe #2 Le charme de Budapest Vue de nuit sur le DanubeArt Light Museum

    Budapest abrite une forte population de jeunes et d'actifs, cela se perçoit aux nombreux cafés et bars à thèmes pour sortir : des sorciers d'Harry Potter, aux murs de cassettes des années 80 en passant par un restaurant Pirate des Caraïbes et un autre dédié au détective Sherlock Holmes et son allié Watson, tout y est ! Et les salles sont combles ! De plus, les musées sont légion, documentés, avec une architecture moderne majoritairement pensé pour être interactif et intégré dans le paysage. J'ai littéralement plongé pour m'immerger dans les lumières du Art Light Museum, des installations lumineuses d'artistes hongrois sur la création du monde et son devenir. Passionnant ! Et à côté... comble du bonheur... je suis tombée sur un restaurant coréen ! (oui je sais je sais... mais j'ai aussi mangé hongrois ne vous inquiétez pas)

    Ce weekend là la ville fêtait d'ailleurs ses 150 ans d'unification des deux villes originales devenus quartiers de Buda et de Pest. On pouvait y ressentir tout le poids de ses siècles d'Histoire, de ses débuts d'Empire nous contemplant du haut de la colline de Buda, aux récents évènements du 20ème siècle marqués gravement par le communisme et la Seconde Guerre Mondiale.  

    Pour l'anecdote, la ville m'a tellement plu que j'ai pris une quantité astronomique de photos tout au long de ces quatre jours, je dis astronomique à raison, car ma carte mémoire m'a indiqué lors du dernier jour, qu'elle n'était plus en mesure de prendre quoi que ce soit en photo si je ne la délestais pas rapidement de quelques Megaoctets... Oupsi... 

    Bastion des pêcheurspetites bulles de tranquillité contre le froidîle MargueriteChâteau de Vajdahunyad

    Bref si vous n'avez pas encore compris le message subliminal qui transpire au travers de ce post...

    Prenez vos billets pour Budapest dès aujourd'hui !!

    See You Soon pour de nouvelles aventures et de nouveaux carnets !!

    Pont des chaînes et palais de BudaL'opéra

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  • Episode 4 : Suite et fin du séjour à Kyoto (Japon 2015)

    Tâche ardue que de résumer ces carnets de voyage 8 ans après, en essayant d'être à la fois fidèle aux souvenirs, annotations et remarques de ce moi du passé qui jour après jour, gratta des pages de papiers, tout en revoyant et corrigeant la copie avec le moi du présent... après des changements évidents que le Japon, le Monde et moi avons vécu dans ce laps de temps. Pour ce dernier carnet édition Kyoto 2015, je voulais revenir cette fois sur de belles journées d'excursions où j'avais envie de m'attarder un peu plus pour différentes raisons. Ce dernier volet est publié au retour de mon second voyage au Japon qui m'a conduit à de nouvelles aventures, de nouveaux carnets que je vous partagerai à coup sûr ! et pas dans huit ans j'espère... C'est donc (re)parti pour la dernière ligne droite de ce premier tour !  du 10 juillet au 31 juillet 2015 

    Nara capitale des daims !Vue sur le Wakakusayamatoro couverts de mousseLes daims de NaraTemple de Kasuga TaishaJardin japonais de Nara

    Nara [奈良市], la ville des daims en liberté

    Nara est un des lieux historiques par excellence à visiter, et elle aussi, est une ancienne capitale ! C'est d'ailleurs LA première capitale fixe du Japon de 710 à 794, juste avant Kyoto et l'ère Heian [平安時代, Heian jidai]  de 794 à 1185.  En arrivant là-bas vous tomberez à coup sûr, comme nous, sur Kofukuji [興福寺] une pagode de 5 étages (la deuxième la plus grande du Japon me souffle-t-on dans l'oreillette) ainsi qu'une population importante de lanternes et de daim en liberté, plus de 1 300 pour ces  derniers et le double pour les petites lanternes de pierre. Euh... 3 000 lanternes ? Oui, oui, oui... Le Kasuga taisha [春日大社] c'est le Fushimi Inari [伏見稲荷大社] du coin où les torii [鳥居] sont remplacées par des lanternes, les tōrō [灯籠] importées de chine signifiant « panier à lumière, phare » dont certaines sont recouvertes en grande partie de mousse qui leur donnent un charme certain. Et pourquoi autant de daim ? Me direz-vous. Tout simplement, parce qu'ils sont sacrés. D'après la légende, ils seraient des messagers envoyés des divinités protectrices du temple de Katsuga Taisha  [春日大社] (une statue de daim porteur du message divin, rouleau dans la bouche à l'appui, est même devant une des entrées du temple). 13 millions de touristes se pressent chaque année pour les admirer, et des stands de krakers "spécial daim" sont en poste à chaque coin du parc à cet effet. La coutume est de leur donner à manger après une courte révérence : une inclination de leur tête gracieuse ornée de beaux bois ou encore... un coup de tête cornu si vous vous faites trop prier... Non mais ! Du coup les daims sont devenus super méga gourmands et vous poursuivent pour tout - et littéralement TOUT - manger ! Y compris des papiers, prospectus, plastiques et autres objets non recommandés pour leur survie... Attachantes certes mais vite envahissantes. Il y a aussi entre autre, l'impressionnante porte de Nandaimon [南大門] du Todaiji [東大寺] grand temple de l'est, qui donne à voir le bouddha imposant qu'il abrite, le Shin Yakushiji [新薬師寺] connu pour ses 12 statues des généraux célestes, la colline verdoyante de Wakakusayama [若草山] point culminant autour de 340m et le sanctuaire de Kasuga Wakamiya [春日若宮神社] dont le Onmatsuri est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. 

    Si vous souhaitez plus d'expérience à Nara, vous pouvez aller vous perdre en direction de la forêt primitive de Kasugayama [春日山原始林], une zone protégée pour la faune et la flore (équivalente de Natura 2000) depuis plusieurs décennies qui est vierge de la présence humaine (enfin ça c'est le prospectus de publicité qui le dit). Ou bien visiter le Yoshikien [吉城園] (gratuit pour les touristes) constitué de plusieurs jardins japonais où se trouvent une maison de thé, un observatoire, un petit étang avec pont et lanterne, des variétés de mousses différentes formant de généreux tapis, un petit coin fleuri dédié aux cérémonies du thé. Si comme nous, vous cherchez les ruines du château de Tamonjo [多聞城], nous vous épargnons des heures de déambulation inutiles : le concept de ruine en Asie est tout autre (voir Carnets de Corée #7). Il ne s'agit tout simplement que de l'ancien emplacement du château, et des "ruines" il ne reste pas un morceau de bois, pas une pierre, pas un panneau explicatif... Ah moins que vous ne vous vous rendiez au musée pour y voir les anciens plans et représentations de celui-ci, vous n'observerez sur les lieux, qu'un lycée japonais tout à fait ordinaire.    

    En route pour BiwakoLac BiwaPlage du lac BiwaVue sur les montagnes autour du lac

    Une après-midi de chercheuse au Lac Biwa [琵琶湖]

    Je suis sûre que ça vous manquait et que vous l'attendiez ! Alors je passe de suite en mode géographe des plages ! D'abord commençons par quelques nombres... Le lac Biwa-ko [琵琶湖], aussi appelé mer intérieure, est une vaste étendue d'eau douce qui possède une  superficie de 670,33 km2 pour vous donner un ordre d'idée, il est plus grand que le lac de Constance, ou le lac Léman et cela se voit même... Après vérification, il l'est d'environ 100 km2 (superficie totale de 536 km2 pour le lac de Constance et 580 km2 pour le lac Léman, respectivement les 3ème et 2ème plus grands lacs d'Europe). C'est un des plus vieux lacs du monde puisque son origine remonte il y a 4 millions d'années. Son nom Biwa [琵琶] est tiré d'un instrument de musique chinois, une sorte de luth, dont il a la forme.

    En prenant le train depuis Kyoto, le trajet longe une bonne partie du lac et nombres de rizières verdoyantes, bordées de maisons aux toits de tuiles bleues, les couleurs sont engageantes, surtout en cette période estivale. Lors de la descente, à la station Omi Maiko [近江舞子駅], impossible de se tromper quant à la direction de la plage, il suffit de suivre les locaux qui ont déjà gonflé, en habitués, leurs bouées dans le train. Dès notre arrivée, nous constatons que c'est un espace propice aux loisirs, et notamment le siège du jet-ski ! La zone de baignade est délimitée par des bouées, mais nous constaterons très vite que nous avons, et largement, pied ! Et ce tout du long. Cette corde servant, si vous voulez mon avis, principalement à nous protéger des fameux jet-skis quelques peu cascadeurs. La plage est géographiquement parlant un amas de petits cailloux mixés de sables grossiers et irréguliers, blotti sous de vieux pins. Anthropologiquement parlant, un amas de ballons et de bouées les unes plus énormes que les autres, aux couleurs flashies, étalant des formes de fruits majoritairement, avec une prédilection visible pour les pastèques et les ananas. Les autochtones peuvent se changer dans des cabines, s'ils ne se baignent pas complètement habillés, pour arborer des maillots de bains assortis aux bouées, aux vertus plus décoratives qu'utiles. En effet les baigneurs sont rares et suréquipés de gilets de sauvetage ou de leurs bouées énormes, les nageurs aux abonnés absents, et la consigne de sécurité solaire très respectée. En effet, ils se baignent tout habillé à la fois pour se protéger du soleil, de ses UV considérés comme très nocifs mais aussi pour empêcher leurs peaux de bronzer (petite aparté, c'est un critère de beauté à l'occidentale que le bronzage à l'heure actuelle qui s'oppose à la mode orientale qui est elle de garder la peau blanche. Cela mériterait tout un article peut-être ! Le bronzage en Europe, il n'y a pas si longtemps que ça, était aussi très mal vu, cela faisait paysan, travailleur extérieur et donc pauvres hères... Les dames de la cour préféraient largement avoir la peau laiteuse, elles aussi... Comme les japonais ! Il est curieux que de nos jours au contraire en occident c'est plus couru d'être bien bronzé, signe d'avoir profité de ses vacances alors que les nippons recherchent l'inverse ! Il y a matière à discussion !). La plage du lac est fortement propice aux rencontres d'amis autour de "barbecue party", nous n'avons pas bien compris si les deux messieurs en uniformes bleus qui déambulaient en distribuant des petits papiers aux différents emplacements de barbecue géraient la location ou l'ordre public, toujours est-il que l'ambiance était bonne, les enceintes diffusant une musique variée aux airs de vacances et les pastèques éclatées [スイカ - すいか prononcé suika] faisaient légion accompagnées nous supposons de beaux feux d'artifices [花火 - はなび prononcé hanabi] en fin de soirée comme lors des festivals estivaux que nous pouvons admirer dans les film, séries et animés.

    Carnet du Japon #4 Derniers jours au JaponCarnet du Japon #4 Derniers jours au JaponCarnet du Japon #4 Derniers jours au Japon

    Petit interlude interculturel sur la sécurité routière au Japon.

    La ceinture est-elle obligatoire ? A vrai dire, cette question m'a tellement préoccupée pendant notre séjour que j'ai même écrit une page entière à ce sujet dans mon journal de bord du 25 juillet 2015. Pourquoi et comment cela m'est venu ? En cherchant les mausolées de Momoyama, un secourable habitant monté dans sa camionnette nous avait déposé gentiment devant l'entrée du parc (vous vous en souvenez sûrement). Or, à peine assise j'avais eu bien du mal à chercher totalement vainement la ceinture dont la fameuse camionnette était dépourvue...

    Plus tard dans le séjour, notre adorable famille d'accueil, en route pour le restaurant de sushi avec plateaux tournants, nous avait aussi "chargé.e.s" à l'arrière avec leurs deux enfants qui chahutaient insouciants sans ceinture aucune, me laissant perplexe quant-à la marche à suivre. Le contraste était d'autant plus frappant qu'à notre escale en Corée du Sud, le bus touristique que nous avions pris était équipé de ceinture que le guide se faisait un devoir de vérifier à chaque arrêt et que, de plus, la loi équipant de même nos bus français d'un concept identique venait d'être votée... Curieuse, je me suis renseignée dès notre retour, en découvrant que l'obligation du port de la ceinture à l'arrière au Japon ne datait que de 2008 (soit 7 ans auparavant) rappelons qu'en France c'est en 1990 que cela fut promulgué (et 1973 pour l'avant du véhicule). Étonnamment en Corée du Sud, c'est dès 1990 aussi, mais cela ne fut le cas que pour les voies rapides et autoroutes. Il fallut attendre 2018 (3 ans après notre séjour) pour qu'elle soit élargie à toutes les routes.

    J'ai d'ailleurs trouvé un article appuyé de schémas (datant de mars 2023) sur ce sujet, environ 43% seulement des japonais respectent cette obligation du port de la ceinture de sécurité aujourd'hui. Pour en savoir plus c'est par ici ! Comme quoi il n'y a pas que moi que ça a interrogé...

    Remarque : D'après une autre source sûre, une certaine Mamagei, la ceinture de sécurité serait une obsession particulière de l'Utopimste, qui vérifie compulsivement à chaque montée dans un transport qui en est pourvu, que tout l'équipage s'en soit bien muni. A croire qu'elle prêche pour la Sainte Ceinture de Sécurité... Si toi aussi tu fais partie de la secte fais moi signe !   

    Ceci était un message du Ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière

    Reconstitution d'une rue à la ToeiDoremi et CieStudio Toei bains publicsEntrée des studios

    Silence ça tourne ! Une journée à la Toei Animation Co.

    C'est le temps d'une journée que nous nous sommes glissé.e.s dans la peau d'un.e ninja (Léoly) et d'une samouraï (l'Utopim'ste) pour partir à l'aventure des studios de films japonais avec un nom à rallonge que je ne vous citerez qu'une fois pour vous épargner... 東映アニメーション株式会社, Tōei Animēshon kabushiki gaisha  ! 

    Et nous n'avons pas été déçues ! Quasiment tous les films nippons sortent de ce studio (l'équivalent des studios Hollywood en Amérique) sans compter la partie dédiée à la seule Toei Animation... Cela vous dit quelque chose ? Forcément ! Miyazaki et Takahata y ont fait leurs débuts, je vous en avais parlé dans un lointain article intitulé Dans l'ombre de Miyazaki. de plus la Toei  Animation c'est (entre autre) des animés comme Doremi, St Seiya, Albator, Goldorak, Sailor Moon (pour les classiques) et plus récemment One Piece (oui oui celui qui vient d'être adapté en live action sur Netflix) ! Ici, nous déambulons dans des reconstitutions de rues d'époque (ère Meiji et Edo), nous passons dans un quartier des geishas [芸者] et maikos [舞妓], tombons nez à nez avec une exposition d'estampes, dédié à Hokusai [葛飾 北斎] et à sa vague et nous parcourons les nombreuses archives des studios. Chaque salle est plus ou moins dédiée, on compte celle des mini ninjas, une école des monstres, le hall des super-héros (qui retrace l'évolution des personnages de type "Power Rangers" "Bioman" des débuts à nos jours), une de jeux vidéos, une à la période des samouraïs avec Sanada [真田幸村], Hideyoshi [豊臣秀吉] et compagnie mais aussi des bâtiments spécifiques dont une maison hantée et une maison de ninja (avec des passages secrets pour sortir des pièces type escape game)  et j'en oublie encore ! En extérieur nous apercevons un monstre qui sort du lac (non ce n'est pas le Loch Ness), un volcan qui s'éveille et de nombreux spectacles de rues. Notamment un sur les kappas [河童] petits monstres des rivières du folklore japonais, intitulé sobrement Water Splash, on vous laisse deviner le contenu et un autre sur l'histoire d'Hideyoshi et de Sanada à l'intérieur du grand théâtre, mettant en scène des combats et des cascades de samouraïs en costumes. Dans un autre bâtiment, une  marchande ambulante (ancêtre du Rakugo [落語] dont je vous avais déjà parlé) utilise une sorte de natte de bambou, lui faisant prendre des formes pour illustrer et soutenir son récit, plus loin, nous sont expliqués tous les dessous d'un spectacle pour voir comment orchestrer un film, entre autre "trucs" de réalisation, chorégraphie des combats, décors, mise en place des saisons, ... Et bien entendu une réplique des quartiers du Shinsengumi [新選組], ces samouraïs qui étaient chargés de protéger Kyoto à la fin du shogunat de Tokugawa (fin du 19ème siècle), une époque bien connu de tous les fans de films et d'animés de samouraï, car la plus propice aux intrigues (Kenshin le Vagabond et Gintama en tête).

    SekizanzeninTakaragaikeTemple dans le quartier de KokusaikaikanSinge protecteur du palaisICC KyotoManshuin

    Au hasard des terminus de métro : découvrir les environs du Kokusaikaikan [国際会館駅]

    Il est intéressant de découvrir une ville au hasard des chemins, ce jour là c'est ce que l'on fit. Nous choisîmes comme point de chute le terminus du métro "Kokusaikaikan" [国際会館駅] qui promettait (selon la carte) de la verdure et le tour d'un lac. Et en effet, nous avions atterri aux abords du parc Takaragaike [宝ヶ池] qui s'étendait autour d'une grande réserve d'eau portant le même nom, un ancien lac d'irrigation datant du XVIIIème siècle. Cet espace offrait une vue sur les monts environnants ainsi que sur le centre des conférences internationales : le ICC Kyoto [国立京都国際会館, Kokuritsu Kyōto Kokusaikaikan ], un bâtiment gracieux à l'architecture intéressante. Nous avions surpris des daims sauvages sortant des bois et croisé des coureurs faisant leur jogging ainsi qu'une adorable fanfare d'enfants s'entrainant.  A l'heure du service nous avions écouté la litanie d'un moine dans le temple de Sekizanzenin [赤山禅院], pour découvrir que nous étions pile sur la fameuse colline située au Nord-Ouest du palais impérial... Et alors me direz vous ? Eh bien nous avions pénétré au cœur du temple protégeant la cité et la résidence impériale de la direction malchanceuse, la preuve en était le Saru [] (singe) qui trônait en haut du temple. Puis, ce fut à Manshuin [曼殊院] que nous arrêtâmes de nouveau nos pas, devant une reconstitution passionnante des cuisines (tout à fait subjectif comme remarque je suis entièrement d'accord) ! Un alignement de petites marmites encastrées dans un plan de travail (récipient / cuves) assorties de leurs petits couvercles, plus loin la place pour l’âtre ou plutôt un trou dans le sol pierreux et toute une collection de plateaux de service. Ce calme et serein temple bouddhiste, à l'écart des cohues touristiques, abrite de nombreuses reliques et des vastes jardins aménagés tout aussi calmes et reposants, dont de petits jardins d'intérieurs très organisés et soignés. Dans ce même bâtiment, nous (re)découvrîmes l'artiste Kano Morinobu [狩野 探幽] qui avait peint la salle des tigres du Nijojo au détour d'une anecdote amusante du guide. En effet n'ayant jamais vu de tigres en vrai à l'époque, les artistes peignaient d'après leurs observations des pelisses rapportées de Chine. Seulement, n'ayant aucune connaissance à ce sujet, ils pensaient que seule les tigresses étaient rayées et que les pelisses de léopards étaient celles des tigres mâles. A l'intérieur des bâtiments vous pourrez admirer (en plus de la salle des tigres de l'anecdote) un concentré de peintures d'époques qui y sont bien conservées.

     Carnet du Japon #4 Derniers jours au JaponCarnet du Japon #4 Derniers jours au JaponCarnet du Japon #4 Derniers jours au JaponCarnet du Japon #4 Derniers jours au Japon

    J'aurais encore tellement de choses à vous dire sur ce voyage, les japonais, le Japon, la culture japonaise, et les différences d'avec l'occident. Cependant il faut en garder aussi pour la prochaine fois ! C'est donc ici que se termine un voyage, et où commence un nouveau...

    << ENJOY IT !! >>

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