• Voici donc le point culture du jour, non-exhaustif, sur les films d'animations japonais et leurs réalisateurs.

    Dans l'ombre de MiyazakiDans l'ombre de MiyazakiDans l'ombre de Miyazaki

    Attention au départ en Terre du soleil levant, veuillez vous déchausser en entrant dans le temple de l'animation japonaise et de ses petits bijoux du cinéma !

    Avant que certains ou certaines ne crient au scandale je tiens à préciser, que dans un soucis de longueur et surtout de cohérence de mon propos j'ai laissé de côté tous les films d'animations tirés d'adaptations animées plus longues, et que je me suis concentrée sur une majorité des films d'animations qui ont réussi à venir jusqu'à nous, pauvres occidentaux que nous sommes.... Pour plus de lisibilité sur cet article qui se veut le plus informatif et chaleureux possible, je l'ai organisé en grandes parties. Sur ce bonne lecture !

     

    • Des réalisateurs qui ont fait leurs preuves

    Derrière le géant Miyazaki, il y a d'autres petits géants qui ont déjà prouvé qu'ils étaient capables de tout, voir même du meilleur ! Voici quelques petits incontournables pour briller en société dans un restaurant japonais même s'il est tenu par des chinois ou des coréens, ou par une autre communauté asiatique...

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 1 : Isao Takahata, est un réalisateur qui faisait lui aussi parti de la TOEI (l'Hollywood nippon) avec Hayao Miyazaki, c'est ensemble qu'ils créent les studios Ghibli, au tout départ du voyage en 1985 ! Alors taxé de feignant par son collègue, il a cependant à son actif des films magnifiques dont vous avez sûrement entendu parlés, même si vous ne les avez pas encore visionnés : Le tombeau des Lucioles (1988), Pompoko (1994), Mes voisins les Yamadas (1999) ou encore Les contes de la princesse Kaguya (2013). Le talent d'Isao Takahata ne vient pas de ses dessins, puisqu'il ne dessine pas lui même ses œuvres, il embauche des dessinateurs pour ça, non sa particularité c'est la diversité de ses thèmes et sa façon de les traiter. Il est capable de se renouveler à chaque fois. 

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 2 : Satoshi Kon décédé en 2010, pour notre plus grand regret il est l'auteur de l'ultime chef d’œuvre Paprika (2006), une plongée dans le monde des rêves, mais aussi Tokyo Godfather (2003), Perfect Blue (1998) ou Millennium Actress (2002). Beaucoup plus proche du réel et de la vie quotidienne, sa filmographie est un peu plus noire mais toujours empreinte de sa patte très reconnaissable... Il dépeint la vie de son mieux, ce qui fait souvent de ses films des grands drames sociaux avec des touches d'humour, parfois noir mais toujours juste. Un prix du festival des films d'animations d'Annecy porte même son nom, tellement l'homme fût talentueux !

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 3 : Keiichi Hara qui débute fort avec Un été avec Coo, petit film sur l'amitié entre un kappa et un petit garçon, puis revient toujours plus convainquant avec Colorful (2010) un film prenant aux couleurs magnifiques qui raconte l'histoire d'un esprit qui essaye de se racheter en réintégrant le corps d'un adolescent, très poétique et poignant de mon point de vue. Plus récemment, il nous est revenu en pleine forme avec : Miss Hokusai (2015) qui raconte l'histoire romancée de la fille du peintre (inconnu n'est-ce pas ?) Hokusaï. Keiichi Hara a été primé pour chacun de ses films, remportant plusieurs fois la palme d'or du film d'animation à Annecy pour Colorful (décidément à voir) et Miss Hokusaï.

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 4 : Hosoda Mamoru, si ce réalisateur a été formé à bonne école puisqu'il sort (comme beaucoup) de la TOEI il a été peut-être injustement recalé des studios Ghibli... mais cela ne l'a pas empêché de réaliser en solo des films dignes du box-office comme Les enfants loups Ame et Yuki (2011). De mon point de vue, ce n'est pas forcément son plus réussi... Il ne faudrait pas oublier qu'il a aussi réalisé La traversée des temps (2006) et Summer Wars (2009) deux animations beaucoup plus intéressantes à mon goût que les enfants loups... Et durant l'été 2015 The Boy and the Beast, plutôt sympa aussi ! Après si son nom vous dit quelque chose c'est aussi qu'il s'est occupé du long métrage One Piece (et oui... j'avais pourtant dit que je ne parlerai pas d'animés...).

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 5 : Makoto Shinkai, beaucoup plus dans le sentimentalisme mais toujours dans le fantastique ou la science-fiction, avec des films comme The Garden of Words, Biosoku 5 centimeter, ou la Tour au-delà des nuages. Pour ma part j'ai vu les deux derniers que j'ai trouvé pas mal, mais très très accès sur les sentiments... Par contre les décors sont vraiment époustouflants.

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 6 :  Masayuki Kojima connu surtout pour son Piano Forest (2007), qui porte (on s'en doutait) sur l'apprentissage du piano de deux jeunes garçons que tout oppose. Une belle réussite, notamment grâce à ce lien d'amitié et ce piano "magique" perdu dans la forêt. Il est aussi l'auteur du Chien du Tibet (2012), Fire Force DNA Sights 999.9 (1998) et il a signé l'adaptation en film d'animation du manga de science-fiction post-apocalyptique Spirit of the Sun avant de s'attaquer à l'adaptation animée de Monster entre 2004 et 2005.

     

    Dans l'ombre de MiyazakiNuméro 7 : Yasuhiro Yoshiura, jeune réalisateur découvert réellement grâce à Patéma et le monde inversé (2013), une histoire de science-fiction dans un des avenirs probables autour de l’inversion de la gravité. Vraiment agréable à la fois au niveau du synopsis, des personnages et des décors. Il avait déjà à son actif des longs métrages comme Pale Cocoon (2006) et Time of Eve (2010), un peu dans la même veine, mais pas vraiment disponibles en France malheureusement...

     

    • Les réalisateurs d'un seul film

    Si certains multiplient les succès, ou du moins se lancent dans plusieurs projets, certains réalisateurs n'ont à leur actif qu'un seul film, et pourtant, on en aurait aimé plus !

    Dans l'ombre de MiyazakiDans l'ombre de MiyazakiDans l'ombre de MiyazakiDans l'ombre de Miyazaki

    C'est le cas de Nizō Yamamoto qui adapte La forêt de Miyori (2009), d'après une œuvre originale d'Hideji Oda, le film raconte l'histoire d'une petite fille qui découvre qu'elle est la gardienne d'une forêt et toutes les responsabilités que cela implique... Certes ce réalisateur ne compte donc qu'un seul film à son actif et ce n'en est pas lui le scénariste mais il peut se vanter d'avoir travaillé avec Isao Takahata sur la série animée Anne la maison aux pigeons verts. Il a également fait parti du studio Ghibli, chargé des décors notamment du Tombeau des lucioles, Princesse Mononoké, ou le Chateau dans le ciel et il a ensuite créé son propre studio (Kaieisha). Son nom est donc à retenir...

    On peut aussi citer : Lettre à Momo (2011) réalisé par Hiroyuki Okiura, qui a pourtant été nominé lors du festival du film d'animation d'Annecy et a remporté le prix du jury de "Mon premier festival" à Paris en 2012. Depuis plus rien.... Ou encore Origine, une fresque fantastique avec pour décors un futur post-apocalyptique où les esprits de la forêt reprennent leurs droits sur la Terre... Sorti en salle japonaise en 2006, il a été réalisé par Keiichi Sugiyama, plus habitué à la création de musiques de jeux vidéos, mais qui a pourtant travaillé sur des animés très connus comme City Hunter , Macross ou Neon Genesis Evangelion. En remontant encore dans les années 2000, on trouve Mind Game (2004) une animation délurée, tirée du manga éponyme de Robin Nishi, et réalisé par Masaaki Yuasa, celle-ci nous fait plonger dans une course avec Dieu lui même pour réécrire la vie d'un mangaka "raté".

     Deux films plus connus pour leurs noms que pour leurs réalisateurs (encore une fois j'ai envie de dire) qui dans le domaine de l'animation de science-fiction japonaise se font une belle part, même si leur succès est très discuté... Steamboy (2004) de Katsuhiro Otomo, ce dernier est d'ailleurs certainement plus célèbre pour son manga adapté en animé Akira que pour son film... Comme quoi l'animation ne paie pas toujours. Et le sur-méga-connu, enfin pour toute personne née dans l'ère de la game-boy --', Ghost in the Shell (1995) par Mamoru Oshii, qui est le premier d'une longue série qui changera maintes et maintes fois de réalisateur et de scénariste... Même si les puristes vous le diront, il se fait voler la vedette par Innocence, Ghost in the Shell 2 (2004) aidé par Hiroyuki Okiuraau au carac-design (et vous savez comme c'est important).

    Ensuite j'en oublie (sûrement), j'ai vu passer dernièrement quelques infos sur un certain Redline (2010), qui promettait de belles choses, mais je ne l'ai pas visionné.

     

    • Les studios Ghibli

    Ici je vais vous présenter d'autres animateurs tout droit sortis de la maison Ghibli, cette grande maison de l'animation qui a tout de même fini par se faire racheter par Disney au grand damne de Miyazaki son créateur (oh noooooooooooooooooooooooooon).

    Dans l'ombre de MiyazakiPour l'anecdote, savez-vous que dans l'ombre de Miyazaki, il y a un autre Miyazaki ? Son propre fils, Goro Miyazaki, qui injustement comparé à son père, a pourtant fait de son mieux dans ses deux longs métrages Les Contes de Terremer (vous savez le film que personne ne comprend...) et La colline aux coquelicots. Comme quoi sortir des studios Ghibli n'est pas forcément un avantage en soi... Vous pouvez en parler à d'autres oubliés des studios comme Tomomi Mochizuki qui réalise Je peux entendre l'océan (1993), un film loin d'être surmédiatisé...  Parmi les autres noms qui ne passent pas à la postérité il y a  Yoshifumi Kondo qui meurt trois ans seulement après avoir réalisé Si tu tends l'oreille (1995), seul film à son actif, auquel fait écho le Royaume des chats (2002) réalisé lui par Hiroyuki Morita. Y figure aussi Hiromasa Yonebayashi auteur d'Arietty, le petit monde des chapardeurs (2010) et de Souvenirs de Marnie (2014) qui quitte d'ailleurs les studios après ce dernier long métrage. Si vous vous demandiez pourquoi dans les différents films de Ghibli vous ne retrouviez pas toujours l'univers magique auquel le grand Hayao Miyazaki vous avez habitué, maintenant vous savez pourquoi !

     Et encore ici je me suis cantonnée à parler des seuls réalisateurs, mais ils ne font pas le film tout seul, loin de là ! Il faut compter aussi les scénaristes, les assistants, responsables d'animations, chefs décorateurs, coloristes, et que sais-je encore qui pullulent dans la liste des participants à la réalisation du film dans les génériques (oui ces petites écritures à la fin des films que franchement peu de gens personne ne prend le temps de lire....) : Bref le boulot d'animateur ce n'est pas de tout repos...

     

    • Et les femmes dans tout ça ?

    Dans l'ombre de MiyazakiDéjà quand on lance une recherche "réalisatrice et /ou scénariste japonaise" la liste se restreint sérieusement, alors si en plus on rajoute le facteur "animation"... soyons sérieux la liste est difficile à établir ! Mais en arpentant la toile je vous ai tout de même dénichés : Satoko Okudera scénariste de Ame et Yuki, les enfants loup et Summer Wars. Et oui j'en suis fière :D ! Mais ce qu'il y a de bien dans la japanimation, c'est que bien que non visibles dans les équipes de productions, les filles sont tout de même bien représentées, car la majorité implique des personnages féminins très intéressants dans les synopsis. Les fillettes sont d'ailleurs aux premières loges (en particulier chez notre cher Hayao Miyazaki ! Même Porco Rosso basé sur l'histoire d'un homme au visage de cochon, est en fait un prétexte pour raconter l'histoire d'une jeune fille mécanicienne...).

     

    Sur ce je vous laisse, avec cet article qui se voulait le plus complet possible. Avec les recherches que j'ai faites, je me suis rendue compte, qu'il y avait encore pleins de films d'animation que je n'avais pas encore vu... Il faut dire qu'ici je ne vous ai parlé en majorité que des films licenciés en France, donc qui sont parvenus jusqu'à nous, et ce en laissant de côté les adaptations d'animés. Bref vous aurez compris que c'est une véritable mine d'or et que ce serait dommage de vous en priver... En espérant vous avoir donné envie d'en parcourir certains ! Sérieusement, plus j'ai avancé sur cet article et plus je me suis rendue compte de ma propre ignorance dans ce monde si vaste de la jap'animation !

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires