• Perfect days de Wim Wenders

    A la base, nous devions aller voir Le garçon et le héron, le dernier Miyazaki. Mais mon amie Eclectiste était malade... J'ai cherché un film en japonais (version originale sous-titrée) pour compenser sur un soir qui nous convenait à toutes deux. J'ai trouvé Perfect Days en regardant rapidement le synopsis "tranche de vie" je me suis dit que ça plairait à Eclectiste, et qu'en plus ça parlait des toilettes publiques de Tokyo sujet qui promettait d'être original et amusant.

    Une fois bien assise au creux d'un fauteuil du cinéma, apparait sur l'écran "un film de Wim Wenders" ... Ah... mais c'est pas vraiment un film japonais en fait ? Et... mais... attends... c'est pas lui qui a réalisé Les ailes du désir ? J'ai eu un petit moment de panique, car c'est un film que j'ai visionné suite aux conseils d'un de mes oncles (fan incontesté de Wim Wenders) mais dans lequel je me suis ennuyée du début à la fin, car le rythme était très lent... Trop lent pour moi à vrai dire et il ne s'y passait pas grand chose d'intéressant de mon point de vue.

     J'ai mis de côté ces préjugés pour laisser place au film et ... j'ai eu raison !

     

    Perfect days de Wim WendersC'est en mode écran carré étonnant que débute le film et que nous sommes directement plongé dans un autre monde, celui du protagoniste. Son quotidien détaillé dès la première scène, l'absence de dialogue, est tellement reposant. C'est une éloge du moment présent, de prendre le temps, de la méditation, et cela marche tellement avec l'ambiance japonaise et le personnage ! Les choix des musiques de l'OST sont géniaux, rendant un cachet particulier. On s'intéresse donc à la vie quotidienne de ce cinquantenaire qui se réjouit de chaque petite chose, s’émerveille de la simplicité de la vie et nous fait entrer dans son quotidien bien régulier fait d'habitudes millimétrées. L'architecture et l'urbanisme de Tokyo sont bien mis en valeur par les plans travaillés, qui sont tous marquants et beaux.

    J'ai adoré découvrir la composition du bâti de tous ces différents toilettes en matière d'urbanisme, son trajet quotidien pour aller dans le centre ville et en revenir. Cela m'a rappelé beaucoup de choses de mes cours d'habiter/mobilité et je me suis dit que j'aurais sûrement choisi ce film à traiter s'il était déjà sorti pour exploiter tout son potentiel en terme de géographie. Contraste entre ce qui reste du passé du Japon et le moderne comme les petits temples perdus, et les écrins de nature persistants, les bains publics où ne se rendent plus que les vieux habitués, les petits restaurants de yakisoba de la gare où on se retrouve en fin de soirée après le travail, les fameux et indémodables distributeurs de boissons, les petites voitures citadines, les bonsaïs et tout cet art de vivre à la japonaise. Le monde en changement qui se fait autour de notre personnage et sa satisfaction du travail bien fait. Il faut aussi dire que l'acteur japonais, Koji Yakusho (d'ailleurs récompensé par un Oscar à Canne), qui a le rôle phare y ait pour beaucoup, incarnant vraiment son personnage, il est attachant et bluffant !

     

    Une autre particularité intéressante, le fait que ce film nous plonge comme un observateur de la vie des personnages à l'écran, et nous transporte au Japon, comme un visiteur qui détaille ce qu'il rencontre et ce qu'il voit, sans jugement. L'ambiance du film, au travers des différentes séquences, par le travail de la photographie ainsi que celui sur les sons, sont à saluer pour le rendu final ! L'enchainement des plans, liés aux sons si importants et caractéristiques, comme le bruit du balai qui le réveille le matin, ou les cris des corbeaux dans le temple, le souffle du vent dans les feuilles, sont retransmis avec une précision et une perfection agréable pour les yeux et les oreilles. Il est émouvant, poétique et rafraichissant, donne envie de suivre l'exemple de ce cinquantenaire japonais, et de nous aussi, nous arrêter et prendre la mesure du temps présent, et de sa beauté. Un hymne à la vie quotidienne et ses petits riens, ses petites choses si insignifiantes qui pourraient être tellement plus.

    Un film à voir, et à découvrir :) Enjoy-it ! 

    Bande annonce à visionner ici :)

    « Carnet d'Europe #3 Allons valser à VienneCarnet d'Italie #1 Italia settentrionale - Roadtrip (partie 1) »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :