• Lu, Vu, Entendu

    Diverses réactions ou critiques après lecture, visionnage, visites ou écoute...

  • A la base, nous devions aller voir Le garçon et le héron, le dernier Miyazaki. Mais mon amie Eclectiste était malade... J'ai cherché un film en japonais (version originale sous-titrée) pour compenser sur un soir qui nous convenait à toutes deux. J'ai trouvé Perfect Days en regardant rapidement le synopsis "tranche de vie" je me suis dit que ça plairait à Eclectiste, et qu'en plus ça parlait des toilettes publiques de Tokyo sujet qui promettait d'être original et amusant.

    Une fois bien assise au creux d'un fauteuil du cinéma, apparait sur l'écran "un film de Wim Wenders" ... Ah... mais c'est pas vraiment un film japonais en fait ? Et... mais... attends... c'est pas lui qui a réalisé Les ailes du désir ? J'ai eu un petit moment de panique, car c'est un film que j'ai visionné suite aux conseils d'un de mes oncles (fan incontesté de Wim Wenders) mais dans lequel je me suis ennuyée du début à la fin, car le rythme était très lent... Trop lent pour moi à vrai dire et il ne s'y passait pas grand chose d'intéressant de mon point de vue.

     J'ai mis de côté ces préjugés pour laisser place au film et ... j'ai eu raison !

     

    Perfect days de Wim WendersC'est en mode écran carré étonnant que débute le film et que nous sommes directement plongé dans un autre monde, celui du protagoniste. Son quotidien détaillé dès la première scène, l'absence de dialogue, est tellement reposant. C'est une éloge du moment présent, de prendre le temps, de la méditation, et cela marche tellement avec l'ambiance japonaise et le personnage ! Les choix des musiques de l'OST sont géniaux, rendant un cachet particulier. On s'intéresse donc à la vie quotidienne de ce cinquantenaire qui se réjouit de chaque petite chose, s’émerveille de la simplicité de la vie et nous fait entrer dans son quotidien bien régulier fait d'habitudes millimétrées. L'architecture et l'urbanisme de Tokyo sont bien mis en valeur par les plans travaillés, qui sont tous marquants et beaux.

    J'ai adoré découvrir la composition du bâti de tous ces différents toilettes en matière d'urbanisme, son trajet quotidien pour aller dans le centre ville et en revenir. Cela m'a rappelé beaucoup de choses de mes cours d'habiter/mobilité et je me suis dit que j'aurais sûrement choisi ce film à traiter s'il était déjà sorti pour exploiter tout son potentiel en terme de géographie. Contraste entre ce qui reste du passé du Japon et le moderne comme les petits temples perdus, et les écrins de nature persistants, les bains publics où ne se rendent plus que les vieux habitués, les petits restaurants de yakisoba de la gare où on se retrouve en fin de soirée après le travail, les fameux et indémodables distributeurs de boissons, les petites voitures citadines, les bonsaïs et tout cet art de vivre à la japonaise. Le monde en changement qui se fait autour de notre personnage et sa satisfaction du travail bien fait. Il faut aussi dire que l'acteur japonais, Koji Yakusho (d'ailleurs récompensé par un Oscar à Canne), qui a le rôle phare y ait pour beaucoup, incarnant vraiment son personnage, il est attachant et bluffant !

     

    Une autre particularité intéressante, le fait que ce film nous plonge comme un observateur de la vie des personnages à l'écran, et nous transporte au Japon, comme un visiteur qui détaille ce qu'il rencontre et ce qu'il voit, sans jugement. L'ambiance du film, au travers des différentes séquences, par le travail de la photographie ainsi que celui sur les sons, sont à saluer pour le rendu final ! L'enchainement des plans, liés aux sons si importants et caractéristiques, comme le bruit du balai qui le réveille le matin, ou les cris des corbeaux dans le temple, le souffle du vent dans les feuilles, sont retransmis avec une précision et une perfection agréable pour les yeux et les oreilles. Il est émouvant, poétique et rafraichissant, donne envie de suivre l'exemple de ce cinquantenaire japonais, et de nous aussi, nous arrêter et prendre la mesure du temps présent, et de sa beauté. Un hymne à la vie quotidienne et ses petits riens, ses petites choses si insignifiantes qui pourraient être tellement plus.

    Un film à voir, et à découvrir :) Enjoy-it ! 

    Bande annonce à visionner ici :)

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  • C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient

    Avec Léoly on parle souvent bouquin... on échange paroles et livres, on se conseille des lectures, on critique fond et forme, on débat, ... Bref on élargit notre vision des choses. Dernièrement on a commencé à discuter sur des notions de psychologies, grâce ou à cause de la Time Line des BTS qu'elle décode dans son blog ;) et que moi, petite scientifique de formation, était loin de maitriser. Elle me parlait de "Persona" "Ombre" "Anima" et "Animus" et avançait un certain Carl Gustav Jung père fondateur de ces idées...

    Curieuse j'ai donc emprunté le livre où reposent les bases de ces concepts pour mieux comprendre de quoi il en retournait... Et puisque je l'ai lu et que j'ai énormément de choses à dire à ce sujet vous allez non ne me remerciez pas écoper d'une critique tout à fait personnelle de la Dialectique du Moi et de l'Inconscient de Monsieur Jung.

     

    C'était qui ce Carl Gustav Jung déjà ? Un médecin psychiatre (1875-1961), père fondateur de la psychologie analytique, un des premiers disciples de Sigmund Freud ouioui celui là même obsédé par le complexe d'Oedipe et l'hystérie soit disant typiquement féminine qui vous rebute à l'entrée dans l'histoire de la psychanalyse... Ne le détestez pas tout de suite en le mettant dans le même panier ! Pour sa défense, ils se sont séparés d'un commun accord pour "divergences de points de vue à la fois théoriques et personnelles"... Et puis Jung, grâce à ses travaux, a aussi dressé les bases des différents types psychologiques, et ce dès 1921, que l'on retrouvera développées et retravaillées en 1962 dans le fameux test MBTI (Myers Briggs Type Indicator) dont vous avez peut-être déjà entendu parler surtout qu'il a le vent en poupe en ce moment. Carl Gustav Jung est un chercheur, essayant de faire avancer la connaissance de la psyché humaine. Pour cela, il consigne ses découvertes, il s’appuie sur ses cas cliniques afin d'étayer ses propos et élaborer des théories psychologiques en résultant.

     C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient

    Bon et qu'est-ce qu'il en dit de notre fonctionnement psychologique dans son livre ? Avec ici, en vrac ce à quoi j'ai (sur)-réagi ...

    - La notion de Persona, ces "masques" de personnalités publiques, à l'origine persona étant le nom latin des masques portés au théâtre. En fonction des normes sociales des groupes auxquels, l'humain veut ou va appartenir, il développe cette ou ces Persona, ces masques afin d'aligner sa personnalité et ses comportements aux demandes et aux attentes de l'environnement extérieur : il se fond dans la norme et s'adapte pour survivre. A vrai dire il y a pas mal d'expressions liées à cette image comme "tomber les masques" ou "ne pas se fier aux apparences". Il est difficile de nier que tout être humain s'adapte aux normes de la société, de la culture dans laquelle il nait, grandit et vit. Les valeurs peuvent être différentes et on accepte certaines choses dans une société, communément admise, qui ne le seront pas dans une autre. Historiquement parlant la société et les normes sociales de Jung, ne sont pas les mêmes que les nôtres et cela se lit clairement dans son style et son traitement de la gente féminine pour ne citer que cet exemple. On obtient donc un humain conforme à la société, non pas conforme à lui même et qui n'est pas toujours lucide à ce sujet, ne se rend pas compte, qu'il a été façonné dans le milieu, l'environnement, qui l'a fait grandir. ça emmène à se poser beaucoup de question dès le début de ses essais Jung va plus loin en disant que : si on s'identifie trop à notre Persona et qu'on ne prend pas conscience qu'elle existe, que l'on se cache donc derrière nos masques, il peut y avoir une grave crise psychologique. Il ajoute que toutes les Persona cachent leur part d'Ombre et que celle-ci est plus ou moins grande en gros tout ce qui ne sera pas acceptable dans la société dans laquelle la personne vit.    

    - L'Ombre donc... Le côté obscur de la force, Je suis ton père Luke... notre côté sombre, lié aux côtés primitifs, égoïstes, désavoués et refoulés ça vous rappelle t y pas quelque chose ? Freud bien sûr ;) C'est un peu la théorie de Dr Jeckyll et M. Hyde. Mais... ce n'est pas forcément que du négatif qui est refoulé, là est l'idée intéressante derrière ! Ce qui est réellement "enfermé" dans l'Ombre, c'est seulement tout ce qui ne correspond pas, n'entre pas dans les cadres de la société et de ses normes. C'est ce qui est considéré comme "mauvais" dans les termes de l'éducation qui a été imposée, et remettons encore une fois en contexte, historiquement parlant pour Jung, par la société judéo-chrétienne européenne et ses mœurs morales. Jung nous explique qu'il existe différents types d'Ombre et que les confronter, leur faire face, en avoir conscience, permet d'atteindre le bien être et la liberté. S'échapper des carcans de la société à laquelle on s'est adaptée et se demander réellement si ce trait de caractère en nous est bon ou mauvais d'un point de vue totalement objectif. Faire renouer sa Persona et son Ombre, afin d'être soit enfin là j'extrapole à ma propre interprétation.  

    - La où ça dérape... Une justification de l'adultère de l'homme et de l'homme seulement j'insiste peut-être pour se donner à lui bonne conscience... je me retrouve nez à nez avec une phrase du genre "l'homme voit la pluralité de la femme et la retrouve dans chacune de ses maitresses". De mon point de vue de femme du XXIeme siècle j'avance donc, avant de continuer ma lecture, que la femme voit inversement dans ses amants la pluralité de l'homme. Logique imparable. Puis je continue la lecture. Ah non ! La femme, elle, voit tous les hommes dans un seul et unique : son mari... Et Monsieur Jung de poursuivre son propos sans même se donner la peine de le cacher entre les lignes... Mais il faut qu'elle comprenne que c'est pas possible. Sinon elle met trop de pression sur l'épaule de son pauvre mari qui ne peut assumer tous les rôles et être parfait. Je vous épargne les commentaires en direct à chaud... Je n'invente rien c'est écrit noir sur blanc

    - Machisme et Patriarcat omniprésents qui donne la lecture choquante de phrases telle que "la femme appartient à l'homme"... Cependant c'est tragiquement édifiant quant-à la société de l'époque et de la situation des femmes qui devaient vraiment avoir une persona très développée et une part d'ombre en effet énorme puisqu'on leur interdisait d'être elle et de penser par elle même. C'est à remettre en contexte certes, on est dans l'entre-deux guerre en 1933 quand ce livre est publié pour la première fois... Mais l'édition que je tiens en main est de 1961... Je parcours les quelques annotations de la part du relecteur, pour me rassurer de l'évolution des choses. Elles sont malheureusement très minimes sur le rôle que tient la femme. Et nous comprenons, mon conscient, mon inconscient et moi, déçu.e.s... que cela n'a pas beaucoup bougé en 30 ans... Heureusement on a droit à une phrase de bas de page du relecteur qui donne espoir en disant qu'à son avis, la société de demain aura tout à gagner à ce que l'homme accepte sa part de féminité et la femme sa part de masculinité. Ouf... et merci !

    - Les concepts d'Anima (féminité) : Les Caprices et les Humeurs typiquement féminines c'est bien connu... rappelons qu'on est encore aux notions de l'hystérie féminine exclusivement soutenues par S. Freud VS l'Animus (masculinité) : Les Opinions typiquement masculines c'est bien connu aussi... Les femmes ne pensent pas par elle même voyons !  Et les hommes ne sont soumis à aucun sentiment ni émotion voyons ! Jung t'es sérieux ? Présentés comme ça je ne peux et ne veux surtout pas y souscrire ! Surtout qu'on reste dans une notion binaire du monde et des humains, et alors que fait-on des LGBT et des Non-Binaires Monsieur Jung ?

    - Même question pour la notion de transfert et la césure psychique avec les parents. D'après Jung on trouve en grandissant LA personne qui nous correspond et permet de couper le lien parental proprement pour être équilibré et éviter Oedipe. Bien entendu cette personne est : son mari pour la femme et inversement sa femme pour l'homme. A pour une fois y a égalité pourquoi tu râles ?? Aucun autre scénario possible qu'un mariage hétérosexuel dans les règles... Donc Mea culpa à tous les paxés, célibataires, LGBT et autres relations non soumises aux lois religieuses de l'univers : vous ne serez jamais aboli du joug parental selon Jung... pour la belle jambe que ça vous fait...

    C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient C.G. Jung et sa Dialectique du Moi et de l'Inconscient

    Pour conclure sur cette lecture, et pour rire encore un peu, je vais finir avec la notion de "Mana". Elle m'a fait sourire à chaque phrase parce que d'après ce que j'en comprenais, j'y voyais une sorte de super pouvoir magique qui nous permettait de faire face au monde. En gros dans le texte, c'est l'acceptation et l'assimilation de l'Anima (la part féminine de soi) alors on peut dire que c'est un pied de nez au sexisme pas du tout latent et ce n'est pas un euphémisme ^^ qui transpire dans le livre que de dire que c'est la part féminine de nous qui nous donne un super pouvoir non ?

     J'attends avec impatience vos avis sur le sujet, si vous souhaitez en discuter ;) et vos conseils de lecture si vous avez d'autres théories sur le cerveau et le moi. Enjoy-it !

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  • Dossier d'archive des années fac, un petit guide illustré de l'introduction à la psychanalyse de Freud, du point de vue très subjectif de l'Utopim'ste !

    Enjoy-it  ! scanné tel quel, avec papier brouillon jaune des épreuves de partiel et crayon à papier d'origine - pièce rare et unique

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

    Du fond du grenier... La psychanalyse du Petit Freud illustrée

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  • Je vous avais déjà parlé dans un précédent article, du festival du film coréen qui a lieu chaque année en octobre à Francfort am Main. Vous vous doutez que je ne me suis pas fait prier pour m'y rendre à plusieurs reprises, m'enthousiasmant à chaque fois sur le programme et cette magnifique initiative. Car disons le clairement, même si cela s'est un peu amélioré ces dernières années avec un engouement des jeunes pour la K-Pop cette musique sud-coréenne dont nous ne parlerons pas aujourd'hui, avoir accès à des films asiatiques au cinéma est clairement un combat... Heureusement il y a Netflix me direz-vous ^^ Comme j'avais déjà fait deux articles un peu similaire sur le monde de la jap'animation (article 1 et 2 ici !), j'ai eu envie de vous faire un article dédié cette fois aux films coréens ! Et ce afin que vous puissiez vous aussi comprendre pourquoi ils méritent amplement qu'on s'y arrête. La conception de cet article ayant traîné sur la longueur... j'ai été pas mal devancée par l'explosion du cinéma coréen en France et d'autres articles du même genre entre-temps (et je me dis tant mieux !)

    Voici donc une petite sélection, sisisi je vous assure, je me suis limitée ! pour commencer en douceur une plongée dans le 7ème art sud-coréen, et à côté de ça, Hollywood peut aller se rhabiller. Vous allez vous habituer rapidement à la VO, croyez moi, de toute façon vous êtes passés par l'animation japonaise si vous suivez mes conseils, alors ça devrait aller ! Et pour certains films vous serez peut-être obligés de passer de la VOSTFr à la VOSTA, c'est comme ça qu'on finit par faire des progrès en langue XD

    En dehors des rares box-offices, dont vous avez dû entendre parler, comme Snowpiercer, le Transperceneige (2013) réalisé par Bong Joon-ho* (retenez bien son nom l'astérisque est expliquée en bas de page) et inspiré d'ailleurs d'une BD française ;) avec un casting américain en grande partie ou le fameux Dernier train pour Busan (2016) qui a eu un très bel accueil pour un film de zombie XD, et plus récemment, palmé à Cannes, récompensé aux Oscars, Césars et Golden Globes : le dérangeant mais époustouflant Parasite (2019) de Bong Joon-ho (celui là aussi) quand je vous dis qu'il faut bien retenir son nom ;) trois films qui vont participer, je l'espère activement, à l'arrivée et la reconnaissance du cinéma coréen sur la scène internationale, vous trouverez ci-dessous, quelques films un peu plus undergrounds parmi lesquels piocher à loisir ;) Sur ce... Enjoy it !

     

    Catégorie film historique, histoire de Corée  :

    As oneI can speakWelcome to Dongmakgol

    Welcome to Dongmakgol (웰컴 투 동막골) réalisé en 2005 par Park Kwang-hyun. L'action se déroule dans un petit village reculé, appelé Dongmakgol, pendant la guerre de Corée de 1950. Des soldats du Nord et du Sud se retrouvent poussés par les évènements, à devoir y cohabiter. C'est plutôt une comédie dramatique, avec un humour très coréen. M'intéressant beaucoup au sujet, je peux vous proposer d'autres films de ce genre dans la même veine, peut-être dans un autre article qui sait...

    As One (코리아) réalisé en 2012 par Mun Hyeon-Seong : Tiré de faits réels, ce film raconte l'union de la Corée du Sud et du Nord aux championnats du monde de ping-pong de 1991. C'est une histoire touchante des relations entre les deux Corées, qui permet d'appréhender un peu les différences politiques mais aussi de la vie des citoyens au sein de la Corée du Sud et de celle du Nord. Ce film, comme d'autres traitant du même sujet, permet de mettre en avant le fossé qui s'est creusé entre les deux parties d'un seul et même pays et d'ainsi montrer la complexité d'une réunification. L'actrice principale y est pour beaucoup dans la réussite de ce film.

    I can Speak (아이 캔 스피크) réalisé en 2017 par Kim Yeon-Seok. Comment vous expliquer sans vous spoiler ? Ce film fut un coup de cœur pour moi à son visionnage. L'histoire d'une petite ajumma qui apprend l'anglais ? Peut-être, ou pas... Il évolue comme ça, l'air de rien, pour parler de sujets très sérieux et d'actualité. On peut en discuter en commentaire pour ceux qui l'ont vu. J'ai beaucoup apprécié tout le déroulé du film, à la fois minutieux et chronométré. Les personnages sont très attachants et touchants. J'ai trouvé que le synopsis sortait aussi de l'ordinaire pour proposer quelque chose plus centré sur l'humanité et notamment les relations humaines et le jugement. Je vous le met donc dans la liste ! A ne pas louper, il est agréable et intéressant dans son contenu.

    Sans parler de ceux que je vous avais déjà cité lors des carnets de Corée  :)

     

    Catégorie comédie :

    SunnyLe bon, la brute et le cingléHow to steal a dogHello Ghost

     Hello Ghost (헬로우 고스트) film réalisé en 2010 par Kim Yeong-Tak. En résumé, une histoire attachante sur un homme qui suite à une tentative ratée de suicide devient capable de voir des fantômes :) Aller plus loin dans le synopsis vous gâcherez le suspens. C'est un superbe film, amusant avec de bons acteurs qui jouent des personnages attachants. La cohabitation humain / fantôme est parfois hilarante, même si on tire vers le drame parfois. En plus la fin est intéressante.

    How to steal a dog ? aussi connu sous le nom de "The Perfect Way to steal a Dog" ( 개를 훔치는 완벽한 방법) Film de Kim Sung-Ho sorti en 2014. C'est un superbe film, très touchant et humain filmé du point de vue des enfants. D'où son originalité à mon sens. Il raconte comme son titre l'indique des plans incroyables fomentés par les enfants sur "comment voler un chien" et ce, afin de toucher une récompense. On se laisse bien prendre à l'histoire et on s'attache aux personnages. Le scénario est insolite et on passe un excellent moment hors des sentiers battus de l'industrie cinématographique. Un bon bol d'air frais en somme :D

    SUNNY (써니) sorti en 2011 réalisé par Kang Hyeong-Cheol. C'est un de mes films préférés, mais mon avis est très peu partagé par ceux et celles à qui je l'ai montré... C'est, pour moi, une belle histoire d'amitié entre une bande de fille, sur fond de combat pour la démocratie en Corée du Sud dans les années 80. Certes il y a beaucoup de scènes "clichées" et peu de rebondissements car l'histoire va de soi, mais je trouve que le retour dans le passé de ces femmes devenues adultes, mères, et faisant le bilan de leurs rêves d'ado et de leur vie réelle aujourd'hui est touchant. En fait le film bien que simpliste dans sa manière de traiter un sujet, qui peut paraitre anodin et déjà surutilisé, montre un sens plus profond. Pour moi il y a une véritable critique de la société coréenne. D'ailleurs une des scènes les plus épiques pour moi est la rencontre des deux gangs de filles finissant en baston générale, sur un arrière plan de manifestation pour la liberté et la démocratie, où la population fait face à la violence de la police envoyée par l'état.

    Le Bon, la Brute et le Cinglé (좋은 놈, 나쁜 놈, 이상한 놈) sorti en 2008 réalisé par Kim Ji-Wun et Kim Min-Seok. Une parodie/remake jubilatoire du western épique "Le bon, la brute et le truand", portée par trois acteurs phares qui nous replonge dans les années 30. Nous sommes sous l'occupation japonaise en Mandchourie et notre trio cherche à s'emparer de la même carte au trésor, dérobée aux japonais par le Cinglé... Très bons moments en perspective, sans prise de tête aucune !

     

    Catégorie comédie romantique sorry section très succincte XD :

    Surprise Party

     

    Surprise Party (서프라이즈) de Kim Jin-Seong sorti en 2002. Quoi de plus amusant qu'organiser une fête surprise pour quelqu'un ? On se dit que c'est une idée géniale et puis généralement ça finit par mal tourner non ? Et bien là c'est un peu ça : foire aux quiproquos, rebondissements, retournement de situation, et etc. Sur fond de romance toute mignonnette. C'est pour l'anniversaire de son petit ami que l'héroïne, occupée à négocier avec son père, n'a pas d'autre choix que d'envoyer sa meilleure amie le chercher à l'aéroport... C'est téléphoné rien qu'au synopsis mais c'est vraiment amusant à suivre ! Et puis vous pourriez être surpris ;)

     

    The Beauty Inside

    The Beauty Inside (뷰티 인사이드) de Baek Jong Yeol réalisé en 2015. A ne pas confondre avec le drama du même nom ! Le concept du film ? Raconter l'histoire d'une personne qui se réveille chaque matin dans un corps différent. Et là vous avez de quoi faire un film, qui certes ne paye pas de mine sur le papier, mais pose une quantité de question existentielle, parle de l'acceptation de l'autre, de tolérance et de la conception de ce qu'est l'Amour avec un grand A. C'est original, adorable, mignon, touchant, et rafraichissant. Et puis surtout c'est une prouesse, avec un casting impressionnant, plus de 70 acteurs se sont relayés pour jouer le personnage principal ! Les amateurs de films coréens s'amuseront donc à découvrir les différents acteurs, plus ou moins connus qui ont joué ce même personnage. Un corps changeant mais une même personnalité... 

     

    Bon... Vu que cette rubrique est un peu vide et que vous restez sur votre fin... Je vous conseille aussi deux films adorables, relevant surtout de la comédie familiale plus que de la romance.  Speed Scandal (과속스캔들) sorti en 2008, premier film réalisé par Kang Hyeong-Cheol aussi réalisateur de SUNNY ;) vous auriez remarqué et Miss Granny (수상한 그녀) plus récemment en 2014. Celui-ci est réalisé par Hwang Dong-Hyuk et raconte l'histoire d'une petite Ajumma (Grand-Mère) qui retrouve ses vingt ans. Ce film a d'ailleurs tellement fait un carton en Asie qu'il existe plusieurs remakes (chinois, vietnamien, thaïlandais et japonais !) et même des dramas (séries) !

     

    Catégorie film d'action et suspense :

    MasterPhantom DetectiveThe HostSecretly Greatly

    Master (마스터) de Jo Ui-Seok sorti en 2016. Si vous voulez de l'action c'est le premier à mettre sur la liste. Le scénario ne laisse pas de répit, et vous tient en haleine tout le long : il est bluffant. Vous êtes embarqués du début à la fin dans des cascades, des courses poursuites et des retournements de situation, sur fond d'enquête criminelle et magouilles financières. Les acteurs crèvent l'écran proposant des personnages intéressants et travaillés.  

    - Phantom Detective, aussi appelé Détective Hong Gil-Dong (명탐정 홍길동) sorti lui aussi en 2016 et réalisé par Jo Sung-Hee. De mon point de vue, ce film mérite vraiment qu'on s'y arrête. L'histoire est en elle même intéressante et originale, et on va de point en point sans s'ennuyer. L'intrigue se déroulant dans une époque non définie (pour moi un mélange des années 30 et 70) elle nous plonge dans un univers tout particulier. Mais c'est surtout la manière de filmer qui est la plus impressionnante. L'ambiance, les plans, le cadrage tout comme le type de narration font penser à un jeu vidéo dans lequel on serait immergé. L'esthétisme des scènes est très travaillé et donne des jeux de lumière très agréables à regarder.

    - Secretly Greatly (은밀하게 위대하게 soit Eunmilhage Widaehage) réalisé en 2013 par Jang Cheol-Su, tiré d'un manhwa du même nom écrit par Hun en 2010. Won Ryu Hwan est un espion Nord-coréen surentrainé. Il a été envoyé sous couverture en Corée du Sud et y vit en attendant les ordres de sa hiérarchie. Bon c'est vrai que le synopsis n'est pas forcément très engageant mais c'est un film très esthétique avec beaucoup d'humour, de scènes d'action et d'émotions. Si l'espionnage Nord-Coréen devient une nouvelle passion pour vous, il y a aussi The Commitment ou Alumni (동창생) sorti la même année avec en prime T.O.P. des Big Bang comme acteur principal qui s'en sort très bien. Plus dans la comédie North Korean Guys (동해물과 백두산이) en 2003, ceux-là veulent à tout pris retourner en Corée du Nord par tous les moyens possibles.

     The Host (괴물) de Bong Joon-Ho réalisé en 2006 parce qu'il fallait bien que j'en choisisse un à vous mettre sur la liste et qu'il y a une statue de cette belle bestiole sur la rive sud du Han à Séoul dont je vous avais déjà parlé comme ça on est raccord ! Un film qui tire sa source des films d'horreur habituels mais se concentre sur une famille qui lutte pour sa propre survie face à la "grosse bête" et récupérer leur petite fille enlevée. 

     

    Catégorie thriller :

    The Man from NowhereMemoir of a MurdererConfession of MurderThe Gifted Hand

    - The Gifted Hand titre alternatif Psychometry (사이코메트리) réalisé en 2013 par Gwon Ho-Yeong. C'est un des premiers thrillers coréens que j'ai découvert et je n'ai pas été déçue ! L'histoire de deux hommes, un policier qui enquête sur des meurtres et un jeune graffeur doté d'un don de psychométrie. Après quelques premiers échanges un peu froid, et vous verrez que c'est le cas de le dire, ils vont mener l'enquête ensemble. 

    - Confession of Murder (내가 살인범이다) sorti en 2014 et réalisé par Jeong Byeong-Gil. Après prescription des meurtres d'un tueur en série, une autobiographie intitulée "je suis le meurtrier" est publiée par un auteur qui raconte les détails des différentes actions qui ont eu lieu devenant un bestseller. Le policier chargé de l'affaire décide de réouvrir l'enquête, pendant que les familles des victimes réclament vengeance, pas toujours de manière légale... S'ajoute au tableau un autre meurtrier, qui proclame que c'est en fait lui, le responsable des crimes. Et là... tout le monde se demande : qui est le vrai coupable ? Vous le saurez en regardant le film ;) 

    Memoir of a Murderer (살인자의 기억법) réalisé par Won Sin-Yeon en 2017. Adapté d'un roman de Kim Young-Ha "la mémoire assassine" ce film raconte l'histoire d'un tueur en série qui souffre d'amnésie, atteint de la maladie d'Alzheimer. Et vous en dire plus serait déjà vous divulgacher ou spoiler une bonne partie du film. Sachez juste qu'il est vraiment prenant, que ce soit au niveau du rythme que de l'histoire en elle même. Ce film est un régal, il nous mène en bateau en jouant avec et sur la mémoire du personnage. On cherche, tout comme lui, à connaitre la vérité et le fin mot de l'histoire jusqu'à la fin justement ! Par contre plutôt violent comme film, à ne pas mettre entre toutes les mains...

    The man from Nowhere (아저씨) réalisé en 2010 par Lee Joeng-Beom. On nous raconte l'histoire d'un prêteur sur gage, qui va se lier d'amitié avec une petite fille, et s'impliquer ainsi plus qu'il ne faut dans un trafic de drogue et d'argent qui ne le concernait pas afin de l'aider elle et sa mère. Un très bon thriller très soigné, sans longueur, et équilibré. Il nous plonge dans l'action sans laisser pour autant le synopsis de côté. Si vous avez aimé ce film vous pourriez apprécier un autre qui pour moi est analogique "A Company Man" sorti lui, deux ans plus tard et réalisé par Im Sang-Yoon.

     

    * Un de mes réalisateurs préférés est d'ailleurs Bong Joon-ho tout d'abord parce qu'il sait si bien traiter tous les sujets de manière tellement prenante et sans manquer d'un humour certain même dans les situations les plus désespérées. Humour particulier j'en conçois... Il est capable de manier plusieurs genres, et il se renouvelle sans cesse tout en laissant une patte très reconnaissable. Il part toujours en fond de sujets de société actuels, ou de faits réels et en parle avec un regard lucide, critique, dénonciateur et parfois dérangeant, peut-être dû à ses études de sociologie...  J'attends avec impatience ses nouveaux films, même sans connaitre le résumé j'irais les voir c'est sûr ! :D Si vous voulez avoir un petit aperçu de sa filmographie la plus méritoire vous pouvez lire cet article sur le site du CNC qui propose de revenir sur cinq de ces films les plus marquants.

     

    Et ceci est mon centième article :D

     

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  • Stefan Sagmeister : à la recherche du bonheur !Il y a un musée que j'apprécie particulièrement à Frankfurt, c'est l'Angewandte Museum, il est situé sur les rives Sud de Frankfurt, dans un secteur que l'on appelle la "Mainufer" les rives du Main. En fait la majorité des musées se trouvent sur les bords du Main, ce qui fait que la carte d'abonnement aux musées s'appelle elle même la Museumsufercard et la fête culturelle qui leur est dédiée tous les étés, qui se déroule sur ces mêmes rives la Mainuferfest.

    A l'Angewandte Museum, je suis allée voir plusieurs expositions déjà, dont une sur différents supports retraçant l'ouverture du Japon après 1853 due à la fameuse intervention des américains, mais ça c'est une autre histoire. Et une exposition sur Stefan Sagmeister, un artiste qui fait des installations, intitulée "The Happy Show" (traduit la Gaité lyrique en français, ne me demandez pas pourquoi...) : que j'ai beaucoup apprécié et que j'ai eu envie de vous présenter ici !

    Stefan Sagmeister est d'origine autrichienne, c'est à l'origine un designer graphique et un typographe, d'où son attrait pour les mots et les phrases. Dans "The Happy Show" il montre ses recherches menées sur le "bonheur". Pour faire plus clair, il se pose au travers de son travail des questions comme : qu'est ce qui apporte, la joie et le bonheur aux gens ? Et comment faire pour procurer cela au travers de l'art et du design ?

    On commence l'exposition par une série de sondages, sous des formes graphiques stylisées et des explications écrites à même les murs. On peut y lire les informations suivantes : Quelle tranche d'âge considère être la plus heureuse, et donc l'évolution de notre "happiness" sous forme de courbe, comment le monde se représente le bonheur, qu'est ce qui est nécessaire et responsable de ça par exemple pour ceux qui connaissent c'est le fameux principe de food safety et food security (les pays dits du "Nord" qui cherchent à manger sain, alors que le problème des pays dits du "Sud" est plutôt de manger tout court...) Du coup pour pouvoir se permettre de chercher des bonheurs "supérieurs" de la pyramide (comme un épanouissement professionnel, une estime de soi, la valorisation de soi en tant qu'individu, ...) il faut déjà remplir les conditions de base qui sont celles de la survie (le bonheur d'être simplement en vie et de répondre à ses besoins primaires), différentes activités et quel pourcentage de joie elles procurent, mais aussi l'organisation idéale de la vie pour accéder au bonheur total avec des périodes de temps de liberté entre le travail notamment, ainsi que pleins d'autres graphiques édifiants.

    La hierarchie du bonheurStefan Sagmeister : à la recherche du bonheur !Combien le monde est heureux ?Stefan Sagmeister : à la recherche du bonheur ! Bonjour ? Tu peux m'entendre ?

    Ensuite on passe à différents types d'installations : des vidéos, des messages en tout genre sur tous types de supports avec la mise en image des mots de ses phrases, au travers de photos graphiques en land-art, éphémères ou pérennes, des chorégraphies,... pour donner le sourire avec des phrases ou des citations qui poussent vers le point de vue positif, et la confiance en soi. Le tout avec humour et interaction, le visiteur de l'exposition doit parfois mettre la main à la pâte pour faire vivre les installations, comme pédaler pour allumer des leds qui font apparaître un message, ou tirer une carte surprise dès son entrée avec une action qui une fois réalisée devrait donner le plaisir du travail accompli.

    En fin d'exposition, on peut évaluer son niveau de bonheur, grâce à des distributeurs de chewing-gum géants dans des tubes notés de 1 à 10, le but de l'exposition étant de partager l'Happiness attitude ;) Je vous laisse deviner dans quel tube je me suis servie !

    Tout le monde croit toujours avoir raison XD surtout moi :pChaque sortie est aussi une entréeStefan Sagmeister : à la recherche du bonheur !Combien êtes vous heureux maintenant ?Se faire du soucis n'apporte rien

    Pour ceux qui auraient envie d'en découvrir plus sur son travail, il a aussi participé à TedxTalks sorte d'université du savoir pour tous, où on partage des recherches, des expériences, des connaissances, des travaux sous forme de conférence rapide (la majorité sont en anglais mais vous pouvez les trouver en sous-titré plutôt facilement) où il expose justement ses travaux sur le "Happy-powa". Vous pouvez voir ici par exemple ses "7 règles pour être heureux".

     

     

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